La ville regorge de ces «garnements» qui vous collent aux basques. Le fléau de la mendicité enfantine à Béjaïa a, en réalité, pris forme depuis fort longtemps. Il fut même un temps où des groupes d'enfants venus on ne sait d'où, se permettaient de squatter des espaces réservés jusque-là aux adultes, tels que l'entrée de certains cafés du centre-ville, les gares routières, les mosquées, etc... . Aujourd'hui, la ville de Béjaïa regorge de ces «garnements» qui, non seulement ternissent l'image de la ville, mais parfois vous empêchent même de passer votre chemin en se collant à vos basques, et en vous harcelant jusqu'à ce que vous consentiez à leur remettre quelques pièces de monnaie. Il est à préciser que ces enfants refusent le pain, les gâteaux, et même les sucreries que certains bienfaiteurs leur offrent gentiment, allant jusqu'à vous rabrouer méchamment, tout en quémandant - main tendue bien en évidence - une pièce sonnante et trébuchante. Parfois, quelques mendiantes traînent avec elles toute une nichée d'enfants en bas âge. Des bébés encore au sein font partie de ce cortège insolite. Ce monde ayant adopté la symphonie lugubre de la tristesse et de la mal vie vous donne la chair de poule par ses lamentations... Au niveau de la passerelle de l'arrière-port, une autre images offre à nos yeux. Un enfant d'à peine 3 ans, traversant la voie ferrée pour rejoindre l'autre côté de ce passage fort dangereux afin d'amadouer les passagers, et de gagner quelques sous qu'il remettait subrepticement à une fillette à peine plus âgée que lui. Une autre image non moins triste cette fois, du côté des Babors: une femme handicapée, traînant deux enfants, leur apprend tout bonnement l'art de tendre la main tout en fredonnant la litanie habituelle des pauvres créatures de cette terre... «Que le Bon Dieu te donne la santé». Elle nous lancera tout bonnement un des enfants dans les jambes, lequel s'emparera fébrilement de la monnaie tendue avant de disparaître aussi vite que le lui permettaient ses petites jambes. Béjaïa est devenue ces derniers temps la plaque tournante de la mendicité enfantine, si l'on en juge par le nombre de plus en plus grand d'enfants aux pieds nus, et habillés de guenilles qui, au lieu d'être sur les bancs de l'école, ont plutôt opté pour les bancs de la rue... Il est grand temps de mettre fin à ce fléau qui n'a que trop duré et qui résume à lui seul la situation dans laquelle «vivent» les enfants dans notre pays...