La présence de la presse étrangère ainsi que celle des médiateurs sont exigées. La libération des militaires maliens faits prisonniers en août 2007 sera partielle. 10 d'entre eux, sur 34, détenus par la rébellion targuie seront libérés. Ce dimanche, un premier pas vers la paix. Les autorités algériennes médiatrices incontournables et privilégiées des deux parties en conflit sont de nouveau sollicitées. Les principaux protagonistes de cette crise finiront-ils par mettre à plat leurs divergences? Le pouvoir central à Bamako et la rébellion targuie du nord du Mali semblent vouloir se diriger vers un accord de paix viable et durable. Retour sur une crise qui s'est ravivée le mois d'août 2007. Juillet 2006, les rebelles targuis du Mali décident d'abandonner définitivement la lutte armée. Réunis sous la bannière «L'Alliance démocratique du 23 mai 2006 pour le changement», ils signent des accords de paix avec le pouvoir central de Bamako. Ces accords s'avèreront, toutefois bien fragiles. Au mois de mai 2007, Ibrahim Ag Bahanga, dissident de l'ex-rébellion, reconstitue un groupe armé dont il prendra la tête. Il entre de nouveau en guerre contre les autorités de Bamako. Le chef rebelle targui attaque un convoi de l'armée régulière malienne en août 2007. Des militaires sont faits prisonniers. La guerre des communiqués et des chiffres peut commencer. Un des militaires, enlevé puis relâché par la suite, affirme qu'Ibrahim AG Bahanga était l'instigateur de cette opération spectaculaire et médiatisée. Joint dans le nord du Mali et sous le couvert de l'anonymat, il avait déclaré: «J'ai été prisonnier de Bahanga. Nous étions dans l'escorte qui accompagnait une mission officielle. Nous n'étions pas vraiment armés. Les rebelles de Bahanga ont enlevé 23 militaires. Ils ont laissé partir 8 d'entre nous, dont moi-même.» L'armée malienne revoit à la baisse le nombre de ses militaires faits prisonniers. 15 soldats ont été enlevés dans le nord-est du pays annonce-t-elle. La rébellion aurait fait tache d'huile. Les assaillants, des hommes armés se seraient réfugiés au Niger voisin. Une semaine auparavant, Hama Ag Sid Ahmed, beau-père d'Ibrahim Ag Bahanga, avait annoncé une fusion entre les ex-rebelles du Mali et ceux du Niger. L'Alliance Touareg-Niger-Mali (Atnm) aurait signé son acte de naissance. Pendant ce temps-là, Banhanga se fait de plus en plus offensif. Une nouvelle attaque est signalée. L'offensive s'est portée sur un convoi. C'est toujours l'armée malienne qui est visée. Trois véhicules dont les passagers ont disparu dans la région du Kidal, au nord-est, près de la frontière algérienne. Des patrouilles sont déployées par l'armée malienne dans le nord du pays (GAO, Kidal, Tombouctou) pour tenter de retrouver la trace des militaires enlevés les 26 et 27 août. Le 29 août, l'armée régulière malienne annonce avoir libéré neuf des soldats faits prisonniers. C'est une source militaire qui s'en fait l'écho. «Nous avons libéré neuf de nos camarades dans le Nord, ce mercredi. Ils sont fatigués mais sains et saufs», a-t-elle déclaré tout en préférant garder l'anonymat. Dans la foulée de cette violence s'ensuivit un autre drame. Fin août, dix civils sont tués. Le camion les transportant a sauté sur une mine. C'est dans ce cycle de terreur qu'est entamée une première médiation. Iyad Ag Ghaly, chef du mouvement des ex-rebelles targuis, se rapproche de son ex-compagnon d'armes, Ibrahim Ag Bahanga pour tenter de faire libérer la trentaine de soldats enlevés. Ag Bahanga ne fait pas la sourde oreille. Il souhaite la médiation de l'Algérie. «Nous voulons l'implication de l'Algérie pour un règlement de la crise», avait déclaré un des proches du chef de la rébellion targuie malienne. Les autorités maliennes affichent aussi leurs prédispositions à un règlement du conflit. «Nous privilégions un règlement pacifique de la situation», avait confié un responsable du ministère des Affaires étrangères maliennes au début du mois de septembre 2007. Avec l'annonce de la libération de 10 des 34 otages, un pas vers la paix semble avoir été franchi.