La médiation algérienne souhaitée par les autorités maliennes fait écho à l'exigence de la rébellion touarègue. Cette dernière conditionne la libération des otages militaires maliens par l'intervention de l'Algérie dans les négociations. Ibrahim Ag Bahanga, le chef de la rébellion touarègue, serait-il à bout de souffle ou compte-t-il négocier en position de force? Six militaires sur au moins 35 enlevés, les 26 et 27 août, au nord du Mali, ont été libérés par le chef rebelle, mercredi 5 septembre 2007. Il exige, ni plus ni moins, l'intervention de l'Algérie pour l'élargissement des militaires encore prisonniers. «Six militaires sont arrivés mercredi à Kidal par camion», a annoncé le médiateur, Iyad Ag Galy, ex-chef rebelle targui qui tente d'obtenir la libération des otages depuis le 31 août 2007. Le gouvernorat de Kidal, nord du pays, a confirmé cette libération. Sous le couvert de l'anonymat, un proche du chef rebelle, Ibrahim Ag Bahanga, a déclaré que ce dernier souhaite une médiation de l'Algérie. En juillet 2006, l'Algérie avait parrainé les accords de paix signés par le gouvernement de la République malienne et l'ex-rébellion touarègue. La résolution de la crise et la reprise du dialogue sont souhaitées par deux importants groupes targuis de la région du Kidal. Ils ont condamné les attaques des rebelles touareg qui se sont soldées par les enlèvements de plus de 35 militaires de l'armée malienne. Le poste frontière de Tin Zaouatine, à la frontière nord de l'Algérie, constitue le point d'orgue du conflit. «Nous ne voulons pas que l'armée malienne reste à Tin Zaouatine. Il faut qu'elle parte», a fermement déclaré un proche d'Ibrahim Ag Bahanga. Le gouvernement malien, de son côté, accuse le chef rebelle de vouloir s'emparer du poste frontière pour se livrer aux trafics d'armes et de drogue. Un statu quo qui a, sans doute, obligé les deux parties belligérantes à solliciter la diplomatie algérienne. «Nous avons saisi nos frères algériens pour participer à trouver une solution aux problèmes de sécurité dans le Nord. Nous partageons une même frontière, et c'est tout à fait normal que nous sollicitions leur aide», a déclaré, vendredi à Bamako, une source diplomatique sous le couvert de l'anonymat. M.Moktar Ouane, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération du Mali, était en visite à Alger, ce jeudi. Il était porteur d'un message du président malien, Amadou Toumani Touré, à son homologue algérien, M.Abdelaziz Bouteflika. «Cette visite entre dans le cadre des consultations régulières entre les deux pays et fournira une occasion d'examiner avec les frères algériens l'état de la coopération entre les deux pays», a déclaré le ministre des Affaires étrangères malien. Gageons qu'il sera question en priorité de ce conflit frontalier qui mine la situation politique intérieure du Mali aux confins du Sud algérien.