L'identification de certains sites a été difficile en raison de la dissimulation de leurs documents, a précisé la ministre de la Culture. Représentant le patrimoine architectural du pays, plusieurs immeubles de la wilaya d'Alger, datant du XXe siècle, menacent ruine. Déclarés insalubres par les experts du CTC, ces espaces, classés, interpellent par leur vétusté des dirigeants qui ont mis en oeuvre un plan d'«urbanisme novateur». Ces immeubles, se trouvant dans un état de délabrement avancé, seront-ils entièrement démolis? Ou leur réhabilitation relève-t-elle de l'urgence? Ces deux questions ont été débattues par plusieurs responsables de différents secteurs, lors de leur passage, hier, sur les ondes de la radio El Bahdja. Entre le renouveau immobilier, modernité oblige, et la sauvegarde du patrimoine national, comme c'est le cas dans de nombreuses capitales, les avis divergent. Interrogé sur l'existence d'obligations de maintenir les façades de ces immeubles, aux fins de sauvegarder le cachet de la capitale, M.Smail Mohammed, représentant du département de l'habitat et de l'urbanisme, a été clair dans sa réponse. A se fier à ses propos, le promoteur peut conserver cette façade s'il possède les moyens techniques. Et de préciser qu'«il faut que ce patrimoine soit classé pour qu'il y ait des obligations». Certains promoteurs dérogent à la règle. D'où l'anarchie. Intervenant dans ce sens lundi dernier, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, est revenue sur ce sujet. Elle estime que certaines constructions ont été touchées lors de la démolition d'autres se trouvant dans un meilleur état. A cet effet, a-t-elle précisé, les victimes de ce chantage ont tous les droits d'ester en justice les «démolisseurs» ayant touché à leur propriété. Citant le bâtiment où se trouvent les galeries algériennes classé lui aussi, la ministre a précisé que son identification a été des plus difficiles. La raison? «Les documents nous ont été cachés», a-t-elle poursuivi. Quant à l'acte de démolition, les autorités locales ne sont nullement concernées, a expliqué le représentant de l'Habitat. Précisant que la démolition d'un immeuble est précédée de plusieurs expertises approfondies, M.Smail, a souligné que l'«acte de décès d'un immeuble n'est pas hasardeux». Dans certains cas, des études économiques ont été faites. L'anarchie qui frappe de plein fouet le patrimoine architectural est une pandémie qu'ont connue plusieurs villes. Alger a besoin d'être restructurée en tant que ville et capitale du pays. A l'instar de la Casbah, beaucoup d'endroits font parler d'eux. Aux Annassers, à Belcourt, à Bab El Oued ou...ailleurs, ce sont, littéralement, tous les immeubles du front de mer qui sont en attente d'une politique de réaménagement et d'urbanisme. Pour rappel, 70 vieilles bâtisses doivent être démolies en raison du danger qu'elle représentent pour la vie des citoyens, selon une étude technique sur le vieux bâti dans la capitale, menée par la direction de l'habitat de la wilaya d'Alger.