La commission des biens culturels de la wilaya d'Alger a procédé au classement de Djenane Lakhdar, Djenane Rais Hamidou et Bordj El Kiffan. Ce sont-là trois joyaux architecturaux parmi tant d'autres qui attestent du richissime passé historique de l'Algérie. Ils font désormais partie des monuments historiques classés. C'est ce qu'a appris l'APS auprès de la direction de la culture de la wilaya d'Alger. Cette décision a été, en effet, prise par la commission des biens culturels de la wilaya d'Alger créée le 14 décembre 2003. Ainsi, après tant d'années d'oubli, le palais Djenane Lakhdar sera enfin pris en charge. Sis à la rue Amar- Ghrissi dans la commune d'El Madania, ce palais est, anciennement, constitué d'un ensemble d'habitations de style arabo-mauresque. Il comprend, outre un jardin, un palais datant de l'époque ottomane ainsi que trois maisons. Ce monument, selon certaines données historiques, propriété en 1843 de Ahmed Ben Mohamed Ben Zouaoui, originaire de Médéa, avait été occupé en 1910 par un certain Frédéric Lung, avant d'être habité en 1962 par le fils de l'écrivain Mouloud Feraoun. Entre 1963 et 1980, le palais devint la Maison d'hôte de la présidence de la République. Le deuxième monument historique, Djenane Raïs Hamidou, est une villa d'une grande richesse architecturale, située à El Biar et consistant en un immeuble de deux étages et d'un jardin. Elle a été attribuée en récompense au raïs Hamidou par le dey Hussein. Durant la période coloniale, la villa devint annexe des musées puis quelques années après l'indépendance du pays, une de ses ailes fut attribuée à l'Association algérienne de formation continue. Bordj El Kiffan, le troisième monument classé par la commission de wilaya, est un fort s'élevant au milieu de la baie d'El Djazaïr, dont la construction remonte aux années 1722-1723. Monument à caractère militaire défensif, selon des documents, bâti sous l'empire ottoman pour contrôler et surveiller la baie d'Alger de l'invasion des flottes étrangères, ce fort a été érigé par Mohamed Pacha sur un rocher semblable à une petite tête avancée dans la mer, comme l'indique une plaque en marbre. Tamentfoust, site historique classé l'an dernier, bordé de terres agricoles, quant à lui, est d'époque romaine et abrite la ville antique de Rusguniae. La cité romaine, fut l'objet de fouilles partielles durant la période 1962-1969 au cours desquelles furent mis à jour des thermes dans la partie sud-est. Les fouilles ont également révélé l'existence de nombreux vestiges archéologiques tels que les remparts, la basilique chrétienne datant de la fin du IIIe siècle avant JC et les réservoirs d'eau. Il convient de souligner par ailleurs que les études de restauration de ces trois monuments historiques sont en cours de réalisation. Elles seront finalisées d'ici la fin de l'année en cours. Les travaux seront entamés, à en croire la Direction de la culture de la wilaya d'Alger, au début de l'année 2006. Ils porteront notamment sur l'étanchéité, la boiserie, la consolidation des structures, l'électricité et les canalisations, la céramique. En outre le respect des caractéristiques architecturales de ces monuments s'avère une nécessité absolue. Cela, bien entendu, pour qu'ils gardent leur authenticité et originalité. A cet effet, le chef de service du patrimoine culturel, M.Farid Fettouche, a déclaré à l'APS, au mois d'août dernier que «les matériaux seront utilisés et les décorations réalisées selon les modèles d'origine afin que le monument garde son authenticité». Il avait souligné que la Direction de la culture s'est fixée comme objectif de restaurer trois monuments par an. M.Fettouche a, en sus, expliqué que les éventuelles découvertes qui pourront être faites durant les travaux de restauration permettront aux architectes chargés du suivi de «restituer les éléments architecturaux datant de l'époque ottomane», citant le «fernak» (système de chaufferie) mis à jour dans la villa Abdellatif, plus connue sous le nom de Villa des artistes, actuellement en restauration.