L'émigration clandestine s'amplifie au fur et à mesure que les réserves de change augmentent. Pas moins de 75 candidats à l'émigration clandestine ont été interceptés en cette fin de semaine au large des côtes du pays. Selon le service d'information de la Façade maritime ouest, «26 candidats à l'émigration clandestine ont été arrêtés jeudi à l'aube au large de Beni-Saf, près de Aïn Témouchent». Ils ont été interceptés à bord de deux embarcations. L'une transportant 9 personnes originaires d'Oran et l'autre 17, a ajouté la même source. 11 autres ont été interceptées hier matin, à Arzew, selon la même source. La détermination des harragas ne semble aucunement altérée ni par le mauvais temps ni par le renforcement du contrôle le long des côtes algériennes. Mercredi dernier, à l'est du pays, 20 harragas ont été interceptés à près de 80 miles nautiques des admirables rivages d'El Kala. Quelques heures auparavant, les gardes-côtes avaient mis fin à la mésaventure de 18 autres candidats à l'émigration clandestine, arrêtés entre les plages de Sidi Salem et la Seybouse dans la wilaya d'Annaba. L'âge de ces harragas en partance pour l'Europe varie entre 22 et 31 ans. Ils ont été arrêtés à bord d'embarcations «artisanales», tient-on à préciser. De leur côté, les gardes-côtes italiens ont annoncé, entre autres, l'arrestation de 40 clandestins de nationalité algérienne, récupérés mercredi soir, près d'atteindre leur objectif, au large de la Sardaigne. Dans la même zone, les gardes-côtes transalpins ont empêché la traversée de 23 autres de nos concitoyens, interceptés jeudi, à bord de deux embarcations. L'intensification des tentatives d'émigration clandestine en ce début d'année, selon des observateurs, est liée directement aux conditions météorologiques. La mer est généralement calme pendant la première quinzaine de janvier, indique-t-on. L'émigration clandestine prend les allures d'un sauve-qui-peut à la fois tragique et contagieux. En témoignent les bilans régulièrement établis par les gardes-côtes et la Gendarmerie nationale. L'année 2007 a été clôturée, par l'interception, la nuit de la fête du Nouvel An, de 51 harragas au large des côtes oranaises. Un chiffre qui s'ajoute aux 1500 émigrés clandestins arrêtés en 2007. Ce dernier bilan établi par les Forces navales dénote une nette aggravation par rapport à 2006 et 2005, où l'on a arrêté respectivement, 1016 et 336 harragas. C'est en examinant ces bilans justement que le phénomène démontre toute son horreur. Des dizaines de jeunes trouvent la mort dans leurs tentatives de rejoindre «l'éden» européen fuyant «l'enfer» natal. Les rescapés, quant à eux, finissent dans les prisons. La fin de ces séries d'«évasions collectives» n'est pas pour demain puisque les raisons qui les ont favorisées sont toujours là.