L'expérience devra l'emporter sur l'excès de confiance. De par la rivalité entre les deux plus grands clubs européens, la rencontre de ce soir, qui sent la poudre, risque de se jouer sur les nerfs. En effet de déclarations provocantes en réponses incendiaires après l'aller remporté 2 à 1 par les Allemands, les joueurs du Bayern Munich et du Real Madrid ont contribué à chauffer l'ambiance avant ce choc décisif au stade Santiago Bernabeu de Madrid. Lors de leurs deux ultimes rendez-vous ces deux dernières années en Ligue des Champions, le vainqueur de la confrontation a gagné en fin de compte le trophée. C'est l'une des raisons qui fait que, forcément, cha ient à gagner ce troisième choc en trois saisons. Pour les coéquipiers de Luis Figo qui effectue son retour, une victoire 1 à 0 suffirait à les propulser en demi-finale. Mais cela reste dans le domaine de la théorie car la réalité est tout autre. Les Allemands ne se rendent pas au Bernabeu en touristes même s'ils sont privés de Carsten Jancker et Mehmet Scholl, eux, qui ont abdiqué toute ambition en Bundesliga, comptent sur la ligue des champions pour sauver leur saison. Pour le Real de Madrid, la victoire sur le Bayern est une question d'honneur. Au-delà des provocations, le match d'aujourd'hui est le plus important de la saison pour le Real, qui se doit de poursuivre son parcours européen s'il tient à réaliser au moins la moitié de son rêve l'année de son centenaire, après avoir perdu la coupe du trône au profit de la Corogne, le jour de son anniversaire. Justement Le Deportivo La Corogne effectue un périlleux déplacement à Old Trafford après sa déconvenue au match aller. Les Mancuniens, qui ont donné aux Galiciens une bonne leçon d'humilité, comptent continuer sur leur lancée et confirmer leur victoire. Une victoire qu'ils ont payée au prix fort. Le tenace irlandais Roy Keane, victime d'une déchirure à une cuisse à l'aller, est forfait, et ne devrait pas être rétabli avant mai. De même, David Beckham a été touché à la cheville gauche à l'aller sur un tacle sévère de Diego Tristan, qui a depuis présenté ses excuses. Des absences ajoutées à celle de Paul Scholes, suspendu, dont voudraient profiter les Galiciens pour refaire le coup des éliminatoires quand ils ont remporté une victoire à Old Trafford (3-2) qui est encore vivace dans les esprits.