Le rideau s'ouvre aujourd'hui sur le plus grand spectacle sportif africain. Toute l'Afrique a les yeux braqués sur le Ghana qui accueille à partir d'aujourd'hui une Coupe d'Afrique des nations (CAN-2008) dont ses ´´Black Stars´´ sont, avec la Côte d'Ivoire de Didier Drogba, les deux grands favoris au sein d'un plateau très relevé. Tous les grands pays de football du continent, à l'exception peut-être de l'Algérie, se sont donnés rendez-vous à Accra, Sekondi-Takoradi, Kumasi et Tamale pour trois semaines (20 janvier-10 février) de compétition. Et les jeux semblent très ouverts après une Coupe du monde 2006 qui a bouleversé considérablement la hiérarchie africaine (absence des géants habituels sauf la Tunisie, qualifications de quatre novices: Angola, Togo, Ghana et Côte d'Ivoire). Si la différence se resserre entre les sélections, le niveau de la CAN s'élève également continuellement grâce à la présence de plus en plus importante des meilleurs joueurs africains dans les grands clubs européens (Drogba et le Ghanéen Mickael Essien à Chelsea, le Camerounais Samuel Eto'o à Barcelone, les Maliens Mahamadou Diarra au Real Madrid et Frédéric Kanouté au FC Séville). Les effectifs des ´´Eléphants´´ de Côte d'Ivoire et des ´´Black Stars´´, en particulier, font rêver les présidents de clubs, qui ne manqueront pas d'envoyer des émissaires sur les différents stades du tournoi, et les agents de l'Europe entière. Avec Essien, l'espoir de tout un peuple en l'absence du capitaine Stephen Appiah (Fenerbahçe), le Ghana, deux ans après son beau parcours au Mondial-2006 (8e de finale pour sa première participation), aligne d'autres joueurs de valeur à l'image du milieu de terrain Sulley Muntari (Portsmouth) et de l'attaquant prodige de 21 ans Asamoah Gyan (Udinese). Après 26 ans de disette (dernière victoire à la CAN en 1982), le pays, mis en appétit par le parcours de son équipe en Allemagne, ne parle que de victoire finale et retient son souffle en attendant le coup d'envoi du tournoi, aujourd'hui à Accra contre la Guinée (17h00 GMT, 18h00 en Algérie). En soutien de son capitaine Drogba, la Côte d'Ivoire peut, elle, compter sur Salomon Kalou (Chelsea), Yaya Touré (Barcelone) ou Kolo Touré (Arsenal). Le tirage n'a toutefois pas gâté les ´´Eléphants´´, reversés dans le ´´groupe de la mort´´ (B) avec deux autres vainqueurs potentiels: le Nigeria et le Mali de Kanouté habitués des demi-finales (2004-2006). Les Super Eagles, géants continentaux toujours bien placés, n'ont plus leurs vedettes d'antan (Okocha, Amokachi, Amunike, Oliseh), hormis le vétéran Kanu, mais bénéficient désormais de la rigueur germanique de leur sélectionneur Berti Vogts. Le cas du Cameroun, autre prétendant récurrent, est similaire. Toujours capable d'être compétitif même avec une équipe comptant surtout sur le seul Eto'o, les Lions Indomptables doivent se racheter après deux échecs en quarts (2004, 2006) et surtout une qualification ratée pour le Mondial-2006. Les Nord-Africains, l'Egypte, tenante du titre en tête, ou le Maroc et la Tunisie dont la plupart des joueurs évoluent en Europe, ne seront pas à négliger même s'ils brillent traditionnellement peu en Afrique Noire. Outre les stars déjà citées, la compétition devrait permettre à quelques joueurs d'exploser. Les recruteurs suivront attentivement le jeune Tunisien Alhassane Chermiti, meilleur buteur et vainqueur de la Ligue des champions d'Afrique 2007 (8 buts) avec l'Etoile du Sahel, ou le puissant Béninois Razack Omotoyessi. Des éléments inconnus jusque-là et cachés dans des sélections mineures peuvent aussi profiter de la caisse de résonance de la CAN pour se faire remarquer (Faisal Agab au Soudan ou ´´Sergent´´ Katongo en Zambie). Avec comme rêve lointain, un destin à la Drogba ou Eto'o.