La dixième conférence ordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) qui s'ouvre aujourd'hui dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, est dédiée au développement industriel de l'Afrique. Un thème pour le moins nouveau dans les annales des rencontres africaines de haut niveau, que l'on consacre généralement aux questions de la paix et de la pauvreté. L'industrialisation de l'Afrique a été au centre de l'intervention faite hier, par le président Bouteflika lors de l'inauguration de la 18e session du comité des chefs d'Etat et de gouvernement chargé de la mise en oeuvre du Nepad. Le chef de l'Etat algérien indiquera, dans ce sens, que le choix du thème de l'industrialisation de l'Afrique pour cette dixième session est «révélateur» de l'évolution qualitative des préoccupations économiques du continent. Et d'ajouter que le continent se trouve dans une conjoncture «favorable» à l'industrialisation et à la «valorisation de ses immenses richesses». L'industrie, selon Bouteflika, «peut et doit devenir le moteur de la croissance économique en Afrique». Le président de la Commission de l'UA, Alpha Oumar Konaré, avait lancé un appel pour le respect de la bonne gouvernance, de la démocratie... S'adressant aux ministres des Affaires étrangères de l'UA, M.Konaré a exprimé son inquiétude quant au maintien de la paix et de la sécurité à travers le continent, le renforcement des capacités de la Commission, la représentation des missions diplomatiques de l'UA à l'étranger et le leadership de l'Afrique. Le président de la Commission, indiquera aussi que les partenariats «ne devraient pas se faire de manière dispersée entre les décideurs et les pays africains». Ils devraient plutôt «être conclus dans la solidarité, laissant l'Afrique parler d'une seule voix», a-t-il estimé. Il est à indiquer, par ailleurs, que l'ordre du jour du sommet comprend plusieurs points relatifs au fonctionnement de l'organisation et aux crises prévalant actuellement en Afrique. Il s'agit, surtout de l'adoption du budget 2008, le rapport d'activité du Conseil de paix et de sécurité (CPS), ainsi que celui de l'Observatoire du sida en Afrique. D'autres points seront proposés par les Etats membres qui adopteront, à l'issue des travaux, les décisions de la 12e Assemblée ordinaire du Conseil exécutif, ainsi que la déclaration de la 10e Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement. Les nouveaux membres du CPS qui ont été élus mardi dernier lors de la 12e session ordinaire du conseil seront nommés à cette occasion. Le CPS, faut-il le rappeler, se réunit régulièrement à Addis-Abeba pour débattre des conflits sur le continent et décider de l'envoi de forces de paix.