Interrogés sur la cherté, les commerçants évoqueront les dernières pluies qui, selon eux, freinent la récolte. Chers, chers sont les légumes! A voir les prix affichés au niveau des marchés d'Alger, le couffin plein garni d'un poulet, revient à environ 1500DA, a-t-on constaté, hier, à l'issue d'une tournée effectuée à travers quelques marchés de la capitale. A 45DA dinars le kilo, l'oignon fait pleurer la ménagère, la tomate s'est vendue à 60DA alors que la laitue est cédée à quelque 80DA. Quant aux haricots, c'est le bouquet. Ce légume s'est négocié hier, à Alger, entre 180 et 260DA! Mais rares sont ceux qui l'achètent. Le poivron s'est vendu à 100DA et les petits pois ont atteint les 120DA le kilo. La pomme de terre coûte toujours aussi cher puisqu'elle caracole à hauteur de 50 dinars. Le même prix s'applique aux betteraves. Le chou et la carotte se font littéralement désirer à 60DA. Des récriminations des citoyens, les commerçants, comme d'habitude, en ont cure. Ils profitent de cette situation particulière pour «déplumer» les consommateurs. Au rayon viandes, le poulet est écoulé à 145DA le kilo et les viandes rouges oscillent entre 650 et 700DA le kilo. Pour les fruits, la ménagère ne peut plus faire la fine bouche. Les prix des oranges, des mandarines, des bananes et pommes sont tout simplement inabordables pour les bourses moyennes. Interrogés sur cette cherté, les commerçants évoqueront les dernières pluies qui, selon eux, ont freiné la récolte. La hausse continue des prix des produits alimentaires est difficilement supportable pour les pères de famille. Ils sont soumis à rude épreuve. Le citoyen assiste impuissant à une augmentation inexpliquée du prix des produits de première nécessité. L'incapacité des parents ayant des revenus très maigres à satisfaire les besoins indispensables entraîne le plus souvent de sérieux conflits au sein de la famille, dont les enfants sont les premières victimes. La flambée des prix de ces derniers jours, qui a touché l'huile de table, le sucre, la semoule, la poudre de lait, le concentré de tomate et les légumes secs, suscite la panique chez les consommateurs. Ces derniers n'arrivent pas à comprendre la sacro-sainte règle de l'offre et de la demande brandie par les responsables pour justifier la flambée des prix sur le marché. En attendant, les fonctionnaires voient chaque jour leur niveau de vie diminuer davantage avant même l'entrée en vigueur de la nouvelle grille des salaires et des récentes augmentations promises. En somme, ces prix qui ne réconfortent guère les familles disposant d'un revenu limité laissent le citoyen abasourdi et incapable de prévoir quelle mesure drastique il lui faudra prendre pour gérer ses dépenses quotidiennes. Des augmentations sauvages, fruit d'un «racket consensuel», qui font du modeste consommateur algérien leur cible privilégiée. Les étals de fruits et légumes prennent... feu. «Ennar techaâl fe l'khodra (les légumes sont hors de prix)», lance, en sueur, une vieille dame, venue de Belcourt, faire de «maigres» emplettes.