L'engouement n'est pas de la partie et la population n'a pas manifesté son enthousiasme. Plusieurs associations sont montées au créneau ces derniers jours pour dénoncer ce qu'elles ont qualifié de mascarade et pour tirer à boulets rouges sur les organisateurs des festivités marquant le 11e centenaire de la ville d'Oran. Plusieurs présidents d'associations ont révélé qu'ils ne comptent pas rester les bras croisés afin de préserver les deniers publics et éviter que soit utilisée la mémoire de la ville à des fins inavouées.«Nous, on voudrait bien que les choses soient faites de manière grandiose, mais que l'on nous explique le choix des manifestations, ainsi que celui des participants ou encore le programme. Les choses se sont déroulées dans l'opacité et nous refusons de cautionner cette dérive», dira le responsable d'une association. Du côté du commissariat du 11e centenaire, on rejette toutes les accusations affirmant que le choix des manifestations ou encore celui des programmes a été effectué en tenant compte des avis des spécialistes de la ville. «Rien n'a été fait dans l'opacité sur le plan finances et autres. Tout s'est fait dans la transparence», dira le responsable de la commission. Pour le moment, l'engouement n'est pas de la partie et la population n'a pas encore manifesté son enthousiasme. Les habitants de la ville appelés à adhérer aux festivités ont montré une indifférence qui traduit amplement la colère des associations. Même si jeudi les organisateurs ont appelé en renfort les avions de l'aéro-club pour faire un lâcher de tracts, les choses n'ont pas encore vraiment démarré. «Il faudra attendre les prochains jours pour se faire une idée», avouera un responsable de la commission. A Oran, plusieurs voix s'étaient élevées la semaine dernière pour critiquer les agissements des responsables du commissariat du 11e centenaire. «Le week-end dernier, en organisant le carnaval qui devait sillonner les principales artères de la ville, les responsables de cette magnifestation ont dû mobiliser des enfants sans penser à leur donner à manger. Mieux encore, ils ne les avaient même pas dotés de costumes alors que le budget existe», avouera un comédien du TRO. 20 milliards de centimes ont été mobilisés pour les festivités, mais, à ce jour, toutes les manifestations organisées (gala de Bengasmia, le carnaval et le salon du livre) n'ont pas nécessité de gros efforts financiers. A Oran, on estime que le risque est grand de voir les deniers publics dilapidés dans des manifestations qui ne reflètent en rien le patrimoine, l'histoire ou encore la culture de la ville. Mieux encore, bon nombre de citoyens estiment que l'organisation devait en principe échoir à l'APC et non à une commission. «Ce sont des aspects qui n'auraient pas dû échapper aux responsables de la ville qui ont laissé faire sans daigner prendre le taureau par les cornes», avouera le responsable d'une association qui précisera que l'idée d'aller en justice pour dénoncer les organisateurs des festivités est à l'étude auprès du mouvement associatif.