Toutes les figures de proue du parti de Hocine Aït Ahmed étaient présentes à ce rendez-vous. L'actualité politique a été marquée, hier, à Béjaïa, par une nouvelle sortie réussie du FFS à Akbou où il a organisé un meeting sur la place Colonel-Amirouche. Toutes les figures de proue du parti de Hocine Aït Ahmed étaient présentes à ce rendez-vous commémoratif du décès de l'ex-président de l'APC d'Ath Ourthilane, M.Moussa Abouchi, survenu le 29 janvier 2004, lors d'un meeting tenu au même lieu pour dénoncer l'accord portant sur la dissolution des assemblées locales, signé quelques jours avant par le chef du gouvernement et la délégation des archs. Une grande foule de militants et sympathisants a pris part à cet événement. L'allocution d'ouverture prononcée par le premier secrétaire de la section d'Akbou, la parole fut successivement donnée au président de l'APC de la ville, du président de l'APW de Béjaïa, celui de Tizi Ouzou, Khaled Tazaghart, président de la commission fédérale de Béjaïa, Mustapha Bouhadef, Ahmed Djeddaï et enfin Ali Laskri, premier secrétaire du parti. Pendant près de deux heures, les orateurs ont harangué la foule tombant à bras raccourcis sur le pouvoir accusé de «bradage des richesses nationales». A ce titre, Ali Laskri exigera «un référendum sur la privatisation des hydrocarbures», car explique-t-il, «mettre les richesses nationales entre les mains des multinationales est une atteinte à la souveraineté nationale». Comme les intervenants qui l'ont précédé, il exigera «une solution politique globale», avant de s'étaler longuement sur les traditionnelles solutions proposées par le plus vieux parti d'opposition, dont le mémorandum, la vérité sur les disparus de la décennie noire. Le numéro deux du FFS marquera aussi l'opposition de son parti à l'amnistie qui, dit-il en substance, «vise à effacer les crimes de sang». L'orateur déplorera par la suite «les restrictions des libertés syndicales», en tirant à boulets rouges sur l'Ugta. M.Ali Laskri relèvera «les incohérences dans l'attitude de Belkhadem» à propos de la dissolution des assemblées locales de Kabylie et ce, tout en réaffirmant la position du FFS sur cette question. «Nos élus ne quitteront pas leurs postes quelle que soit la décision», tonne-t-il sous les applaudissements d'une assistance nombreuse. Hamid Ferhat, président de l'APW de Béjaïa, qui intervenait auparavant, dira à ce sujet que «le pouvoir a l'intention d'instaurer la violence et la perversion, matrices de base de gouvernance», et demandera à la population de lutter contre «les dérives du pouvoir» pour s'étaler ensuite sur «le dépouillement des élus de leurs prérogatives». Rabah Aïssat de Tizi Ouzou a, quant à lui, axé son intervention sur le dialogue archs-gouvernement qui, dira-t-il, «se résume à une facture d'électricité et la dissolution des assemblées locales», estimant qu'il s'agit-là «d'un complot contre le FFS». Khaled Tazaghart, représentant la fédération de Béjaïa, rendra un hommage aux martyrs du FFS en 1963 et tous les martyrs «victimes d'assassinats politiques». Les archs n'ont pas été en reste. L'orateur, ancien délégué de Tazmalt, critiquera longuement ses ex-compagnons et le pouvoir en place par des mots acerbes. Bouhadef et Djeddaï complèteront le discours de la famille FFS par des interventions courtes, mais ciblées. Pour Bouhadef, «le système doit partir et le FFS n'est pas normalisable». Djeddaï s'est monté catégorique: «Le pouvoir partira car il est politiquement faible et ne possède pas de base.» «Notre chance est la vitalité de la jeunesse qui ne se laisse pas faire.» Ce grand meeting du FFS, deuxième du genre après celui de Béjaïa, s'est achevé par une marche qui a conduit la foule et les cadres du FFS vers le siège de la section où fut prononcée officiellement sa baptisation au nom du défunt Moussa Abouchi, ex-président de l'APC d'Ath Ourthilane. Une lettre de mise en garde a été rendue publique et dans laquelle le dialogue entre le gouvernement et les archs a été qualifié de «faux dialogue et d'une grotesque manipulation et mascarade visant à donner l'illusion d'une vie politique dans le pays».