Les islamistes marocains alliés au Gspc constituent une sérieuse menace pour les deux capitales. Depuis l'allégeance du Gspc à Al Qaîda, en septembre 2006, le flux de terroristes marocains s'est «curieusement» intensifié. Officiellement, on parle d'une quarantaine d'étrangers, mais il semblerait que le nombre est beaucoup plus élevé. Les forces de sécurité ont eu à établir la présence de terroristes marocains au niveau de la zone II, englobant Tizi Ouzou, Bouira et Boumerdès. Certaines sources occidentales ont même affirmé que les recrues marocaines rentrent au Maroc dès qu'elles ont acquis une expérience dans le maniement des armes et explosifs. Néanmoins, cette thèse a été remise en cause. En effet, comme pour l'Algérie, le Maroc subit aujourd'hui une montée de l'extrémisme. Même si, pour le moment, aucune source ne s'est prononcée sur le nombre de terroristes marocains qui ont réussi à rejoindre les rangs du Gspc en Algérie, leur présence ne constitue pas moins une grande menace pour la sécurité des deux pays. Les tentatives d'alliance entre les organisations extrémistes marocaines et algériennes ne datent pas d'hier et elles ont connu un rythme accéléré ces derniers mois. Cela étant, l'activisme islamiste marocain est considéré comme international, dont 80% des suspects transitent par l'Espagne. Et il est établi que les terroristes marocains ont pu recevoir plusieurs cargaisons d'armes en provenance du Pakistan et d'Israël. Les lots d'armements seraient constitués de dizaines de mitrailleuses lourdes, des fusils mitrailleurs, de grenades, de TNT et de la nitroglycérine. Une importante quantité a été acheminée vers l'Algérie ayant servi aux attentats kamikazes perpétrés à Alger et Boumerdès, grâce à la complicité des barons de la contrebande et du trafic de drogue. En novembre 2006, grâce à une coopération entre les services de sécurité algériens et marocains, 22 activistes d'origine marocaine ont été arrêtés à Rabat. Ce groupe compose une cellule terroriste affiliée à Al Qaîda au Maghreb islamique et dirigée par deux islamistes, Mohamed Raha et Ahmed El Zamouri. Les investigations ont établi un lien étroit entre cette cellule et le Gspc, pour lequel les deux islamistes cités se sont engagés dans le recrutement de jeunes marocains. Les recrues devaient suivre des entraînements militaires dans les maquis du Gspc, ou ce qu'on appelle aujourd'hui Al Qaîda au Maghreb islamique. Les 22 mis en cause ont été jugés au courant de la semaine, selon la presse marocaine. Le tribunal condamnera à 10 ans de réclusion criminelle Mohamed Raha, son oncle Ahmed El Zamouri et 12 autres à 2 et 6 ans de prison ferme, alors que le reste du groupe a été relaxé pour manque de preuves.