Les tentatives d'alliance entre les extrémistes marocains et les terroristes algériens ne datent pas d'hier. Même si pour le moment, aucune source ne s'est prononcée sur le nombre de terroristes marocains au sein du Gspc, leur présence ne constitue pas moins une grande menace pour la sécurité de notre pays. Il est vrai que les tentatives d'alliance entre les extrémistes marocains et les terroristes algériens ne datent pas d'hier. Seulement, ce n'est pas le fait du hasard que le ralliement du Gspc par des terroristes infiltrés du Royaume voisin ait atteint son rythme accéléré. Entre 1999 et 2003, les forces de sécurité avaient mis la main sur des preuves tangibles confirmant la présence de Marocains. Certaines sources occidentales avaient affirmé, à l'époque, que les terroristes marocains rentrent au Maroc dès qu'ils ont acquis une expérience dans le maniement des armes et des explosifs. Cette thèse est, aujourd'hui, démentie. Rabat, qui s'obstine à reconnaître son isolement dans le désert du Sahara occidental, subit, aujourd'hui, les retombées de son indifférence vis-à-vis de l'enfer vécu par l'Algérie entre 1993 et 1998. la mort de Hassan II et le départ de Basri ont ouvert les portes aux luttes de coulisses et autres conspirations. La moitié de l'extrémisme religieux au Maroc trouve, certes, son origine dans les conditions sociales et politiques du pays, mais elle est aussi «encouragée» par des cercles influents. Comme en Algérie, ces cercles ont horreur de la stabilité et la paix. Depuis la proclamation d'Al Qaîda au Maghreb islamique, le flux de terroristes marocains s'est «curieusement» intensifié. Bien sûr, au Maroc, il y a un courant jusqu'au-boutiste qui ne peut pas s'accommoder avec une Algérie forte. D'ailleurs, selon des sources bien au fait de la question sécuritaire au Maghreb, c'est ce courant qui domine actuellement dans le traitement du dossier du Sahara occidental. Et c'est donc clair que quelle que soit l'intensité de la coordination entre les services de sécurité des deux pays, il y aura toujours des lacunes à travers lesquelles s'engouffrent les réseaux mafieux. Dans sa lutte globale contre le fléau du terrorisme, l'Algérie a toujours cherché à obtenir, de ses voisins marocains, la volonté politique nécessaire. Sans cette volonté politique, débarrassée des interférences, c'est Al Qaîda qui nourrira ses ambitions maghrébines au lieu d'un Maghreb stable et prospère. La semaine dernière, une réunion sécuritaire a eu lieu entre l'Espagne et le Maroc. Son but: lutter contre le terrorisme et l'immigration clandestine. Cette rencontre ne s'est tenue qu'après de fortes pressions espagnoles auxquelles les Marocains ne pouvaient pas «esquiver», car le nombre de Marocains, arrêtés en Europe, et accusés de terrorisme, ne cesse d'augmenter. 80% de ces suspects transitent par l'Espagne. Aujourd'hui, c'est à Rabat de faire montre d'une volonté politique certaine dans la lutte antiterroriste au Maghreb. La victoire de l'Algérie contre le terrorisme peut être la victoire de l'ensemble du Maghreb sur ce fléau transnational. Il y a quelques jours, les services de sécurité marocains ont arrêté 11 islamistes pour activités terroristes. Des activités affiliées à Al Qaîda au Maghreb islamique. Casablanca étant un monde à part de par son statut de «port franc». Les terroristes marocains ont pu recevoir plusieurs cargaisons d'armes en provenance du Pakistan et d'Israël. Ces lots d'armement, ont confié les mêmes sources, ne sont pas uniquement constitués d'armes légères, mais comprenant des dizaines de mitrailleuses lourdes, des fusils mitrailleurs, des grenades, du TNT, du C4 et de la nitroglycérine. Par ailleurs, l'activisme islamiste marocain est international. Des réseaux de soutien ont été appréhendés en Italie, en 2002, par la Digos, dont les trois quarts de terroristes étaient chargés de faciliter la circulation internationale. Les terroristes marocains ont assassiné, depuis le début de leur activisme, plus de 368 personnes soutenues par les tribus Siba; les intégristes marocains risquent de mettre à feu le Maroc. Pour parer à une situation devenue préoccupante, les autorités militaires algériennes ont renforcé la vigilance aux frontières ouest. Les forces militaires algériennes maintiennent, dans ce cadre, l'état d'alerte pour contrer d'éventuelles tentatives de pénétration des terroristes marocains sur le territoire national. Le nombre de terroristes marocains à Yakouren n'est pas déterminé, mais on parle d'une dizaine ou plus. L'un d'eux a été abattu, selon un quotidien. Il s'agit de l'un des terroristes parus aux côtés de Benhadj Abdelqahar, fils de Ali Benhadj, n°2 de l'ex-FIS.