«Vivant en Espagne, je suis revenue en Algérie pour inculquer une bonne éducation à ma fille». Une chanteuse à la voix grave mais décontractée. Elle a commencé à chanter à l'âge de onze ans et au lycée elle a animé les fêtes de fin d'année. Nadia a suivi des études en lettres arabes, pendant les années 1990. Mais pour elle, le plus important est bel et bien la chanson. Elle enseigne quelques années dans un lycée d'Alger puis intègre la Télévision où un autre destin l'attendait. Le rêve devient enfin réalité. Tout se déclenche au grand bonheur de cette jeune fille qui n'avait d'autre rêve que la chanson. Les années 1992-1994 témoignent de la sortie de son premier album et du début d'un destin hors norme. L'Expression: Que fait Nadia Baroud en ce moment? Nadia Baroud: Aujourd'hui, je prépare l'anniversaire de mes filles. C'est important pour moi de m'occuper de mes petites. Vous savez, c'est pas facile la vie d'une maman car le temps est trop court et rapide. Alors, je fais tout pour être là pour elles, parce que c'est plus important que tout dans la vie d'une maman. Le temps est compté. Par ailleurs, je prépare un nouvel album pour le mois de juillet prochain. J'ai déjà choisi les chansons et je travaillerai la musique dans quelque temps. Le nouvel album touchera spécialement la femme. Cette fois-ci, la musique sera encore variée entre le chaâbi et le moderne. Ce choix est exactement ce qui me convient; pour mon style et pour ma voix. Pourquoi ce choix? Vous savez, cette fois-ci, je chanterai la joie et le malheur de mes fans au féminin. C'est important pour moi de chanter leurs petits soucis au quotidien. Cela a un rapport avec ma féminité, je ne vous le cache pas. Vous savez, il faut que tout le monde s'y mette pour remédier à la situation des femmes en Algérie. Ce que je peux faire, c'est de chanter leurs maux, tout en espérant pouvoir les toucher et les soulager. Comment fait Nadia entre la femme et la maman? Je ne vous le cache pas, ce n'est pas facile. Etre maman est un rôle à temps plein et chanter est ma profession. C'est un défi que je relève au quotidien. Heureusement qu'il y a toujours mes parents qui m'aident. Pendant les soirées et les concerts, je suis tranquille. Comment se déroule la vie de Nadia au quotidien? Là aussi je ne vous le cache pas, c'est entre l'avion, le bateau et les enfants. Mon mari travaille en Espagne et moi, ici, en Algérie. Mais ce qui nous a poussés à revenir ce sont les études de ma fille en 1re année primaire. Ce choix est très important pour nous car on veut lui inculquer nos traditions et non celles de l'Espagne. Et même le niveau des études est plus intéressant ici que là-bas. Alors, ma vie c'est comme un conte de fées. Les études et la vie de mes enfants passent avant tout. Il y a des priorités qui ne se discutent pas. La vie est courte et il faut en déguster chaque moment en compagnie de ceux qu'on aime parce qu'on ne rattrape jamais le temps perdu. Vous qui êtes partie en Espagne, y a-t-il une différence entre le statut d'un chanteur algérien et celui d'un espagnol? Enorme! Vous savez, la différence est vraiment importante. En Espagne, le chanteur ne s'occupe que de sa chanson et de sa musique, pas d'autre chose. En Algérie, il n'y a pas de grands changements à part le droit voisin qui est de 400 DA, mais c'est une somme insignifiante à mon avis. Le chanteur ou l'interprète en Algérie est en dernière ligne. Il est obligé de faire un autre travail pour subvenir à ses besoins. Le malheur aujourd'hui c'est que la chanson kabyle souffre beaucoup d'un manque de qualité dans le travail artistique. Quel est le petit truc de Nadia avant de monter sur scène? Sincèrement, j'ai toujours un trac immense. Mais aussi je n'arrête pas de faire le va-et-vient jusqu'à monter sur scène et là aussi, je garde toujours ce sentiment. A la deuxième chanson je suis enfin plus sereine et calme. Je dirais même une petite peur légitime.