Le projet d'alliance entre les partis islamistes n'a pas dépassé le stade des paroles. Le conseil consultatif d'En Nahda, réuni jeudi à Alger en session ordinaire, a procédé à l'installation de la commission de préparation du 4e congrès du mouvement qui aura lieu «avant septembre». D'autres points relatifs à l'actualité nationale ont été inscrits à l'ordre du jour de cette rencontre, nous a fait savoir le président du conseil consultatif, Yazid Ben Aïcha qui cite la révision constitutionnelle. Une question sur laquelle, Ennahda ne s'est pas encore prononcé. «Il y a des avis variés autour de ce sujet que nous discutons en toute démocratie au sein des instances du mouvement», a-t-il révélé. Et d'ajouter: «La position du parti sera dévoilée au plus tard, à l'issue du congrès du mouvement.» Ben Aïcha indiquera, par ailleurs, que la session du conseil consultatif a vu la présentation du bilan de l'actuel bureau exécutif, drivé par Fateh Rebai. Celui-ci, secrétaire général du mouvement, a accompli un travail «positif», estimera le président du conseil consultatif d'En Nahda. Les résultats électoraux obtenus par cette formation politique, faut-il le dire, témoignent pourtant, d'un recul important par rapport à la période où elle fut conduite par Abdellah Djaballah. En effet, En Nahda qui a obtenu 38 sièges aux législatives de 1997 ne compte actuellement que 5 députés à l'APN. Interrogé sur une éventuelle alliance avec les autres partis islamistes, Yazid Ben Aïcha laissera entendre que ce projet n'a pas dépassé le stade des paroles. «On a abordé cette question avec El Islah et le MSP, au cours de plusieurs rencontres. Mais, aucune démarche concrète n'a été initiée en ce sens», dira notre interlocuteur. Le retour de Abdellah Djaballah à son premier parti n'est pas exclu. «Le mouvement prend ses décision en vertu du principe de la Choura (Consultation) et toutes les questions feront l'objet de débats entre les militants», répondra-t-il. Cela après avoir précisé que l'ex-président du mouvement n'a pas fait de gestes traduisant sa volonté de réintégrer En Nahda. Certains observateurs considèrent que «déboulonné de El Islah et incapable de se délivrer un agrément pour créer un autre parti, Djaballah se résignerait, fort probablement, à réintégrer En Nahda.» Yazid Ben Aïcha, nous indiquera d'autre part, que son parti, s'attèle maintenant, «à favoriser les actions de terrain et à donner plus d'efficacité au travail de ses structures.»