La nouvelle bataille d'Alger, celle de l'eau, vient d'être gagnée avec l'inauguration de la station de dessalement d'eau de mer d'El Hamma. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a inauguré, hier, le mégaprojet de la station de dessalement d'eau de mer d'El Hamma. D'une capacité de 200.000m3 par jour, cette station devra définitivement sécuriser la capitale en matière d'alimentation en eau potable. Classée comme étant la plus grande usine de dessalement d'eau en Afrique, la station a été conçue à base d'un système de très haute technologie. Sa mise en service va permettre de régler l'épineux problème de l'eau. Les Algérois ne seront plus agacés par les coupures constantes d'eau et les jerrycans. Désormais, les robinets couleront à flots. L'entrée en service de cette station vient mettre fin à l'épisode d'une longue pénurie d'eau. Les Algérois seront épargnés par cette crise pendant une période de 25 ans. Environ 1,7 million de m3 seront destinés à l'alimentation de la capitale. Par cette réalisation, l'Algérie a franchi un grand pas en matière de sécurité hydrique. Selon de nombreux spécialistes, l'un des plus grands défis de l'humanité dans les décennies à venir est le problème de l'eau. C'est pourquoi le président de la République a tenu, personnellement, à donner le coup d'envoi officiel du projet. En programmant sa sortie médiatique, le chef de l'Etat a voulu marquer l'événement du 37e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures. Effectivement, le projet était à la hauteur de l'événement. Accompagné respectivement par les ministres de l'Intérieur, de l'Energie et des Mines et de la Solidarité nationale, le chef de l'Etat, arrivé vers 10 heures du matin au niveau de la station, a eu droit à des explications sur le fonctionnement de cette station. Une illustration sur écran lui a été présentée par les responsables. Le programme national de dessalement d'eau de mer s'étalera jusqu'à 2011. Il comporte, notamment, la réalisation de treize stations qui permettent à l'Algérie de produire, après traitement, plus 2 millions de m3 d'eau par jour. Le chef de l'Etat a, ensuite, fait le tour des installations où il a donné le coup d'envoi de l'opération de pompage de l'eau au complexe de distribution situé à Kouba. S'étalant sur une superficie de 50.000 m2, la station d'El Hamma est composée de trois unités de dessalement qui utilisent la technologie de l'osmose inverse. Celle-ci consiste à extraire de l'eau douce d'une eau dessalée. Ce mégaprojet a été réalisé par la société américaine Geonics qui détient 70% du capital de l'entreprise chargée de la réalisation, de l'exploitation et de la maintenance des installations. Pour reprendre l'avis d'un expert: «Il ne faut plus craindre quant à la viabilité de cette technologie et aux éventuelles pannes qui risquent de surgir, les Américains ne font jamais les choses à moitié, ils vont jusqu'au bout de leur travail.» Sur un investissement global de 250 millions de dollars, la compagnie américaine a participé avec un montant de 184 millions de dollars. «Nous sommes fiers d'avoir été le partenaire de la construction de l'usine de dessalement d'eau. C'est un exemple parfait qu'un partenariat public-privé peut répondre aux besoins urgents en eau», a déclaré le président général de GE Water Process Technologies. Après cette étape, le président s'est rendu à Kouba pour inaugurer le complexe hydraulique. Doté de 4 réservoirs d'eau d'une capacité de stockage de 20.000 m3 chacun, ce complexe s'inscrit dans le projet du raccordement de la station de dessalement d'El Hamma. Lors de sa visite, le chef de l'Etat a insisté sur la moyenne d'alimentation des citoyens en eau potable. «Je veux savoir la moyenne d'alimentation en d'eau potable», a-t-il dit avant de renchérir: «Il faut mettre fin au problème des fuites d'eau.» Si le président a insisté sur les deux points, ce n'est pas pour rien. Les fuites d'eau et l'alimentation ont toujours posé de sérieux problèmes. Concernant la qualité de l'eau, les responsables ont assuré que l'eau provenant de la station de dessalement a atteint un taux de qualité de 99,7%, donc conforme, selon eux, au normes internationales. Ils ont également indiqué que, durant la phase de démarrage, entre 8 et 10 échantillons sont prélevés quotidiennement et analysés, pour arriver au cours de l'année à un taux de qualité de 99,9%. Cela dit, il n'y a rien à craindre. Les Algérois peuvent boire l'eau dessalée en toute confiance.