Il a considéré les rencontres controversées avec les associations algériennes comme des échanges ordinaires. «La révision de la Constitution est une affaire algérienne.» C'est ce qu'a déclaré hier, Robert Stephen Ford, ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique en marge des travaux du quatrième Séminaire des institutions nationales arabes des droits de l'homme. «En tant qu'Etat, on n'a pas la prérogative d' accepter ou de rejeter la révision de la Constitution», a-t-il ajouté. M.Ford a classé les rencontres de l'ambassade des USA avec les associations algériennes dans le cadre des échanges «ordinaires». «L'Amérique s'intéresse à la politique algérienne comme l'Algérie s'intéresse à la politique américaine», a-t-il expliqué. De plus «l'Algérie est un pays important et a ses point forts dans le Bassin méditerranéen et le monde arabe». Ce qui renforce l'intérêt de son pays vis-à-vis de l'Algérie. Cet intérêt exige la consolidation du dialogue entre les deux Etats, selon les propos de M.Ford. «C'est dans ce but qu'on a ouvert un certain dialogue avec les associations et les institutions politiques et qu'on a organisé ces rencontres», a-t-il affirmé. «On ne peut pas connaître les centres d'intérêt de la société civile en Algérie si on ne rencontre pas et si on discute pas avec ses acteurs», a-t-il conclu. Ainsi, l'ambassadeur des Etats-Unis réfute les propos du chef du gouvernement et ceux de la secrétaire générale du PT selon lesquels le diplomate américain s'immisce dans les affaires internes du pays. Au sujet de l'affaire de la détention des otages autrichiens en Libye, Robert Ford a dénoncé l'opération et a exprimé la position de son pays pour leur libération sans condition. Il a en outre formulé la disponibilité des Etats-Unis à collaborer pour trouver une solution à ce problème. S'agissant de la situation des droits de l'homme en Algérie, M.Ford a estimé qu'une certaine évolution a été enregistrée. «La situation ne peut être pire que celle des années 90», a-t-il avancé. Il a néanmoins souligné ses réserves concernant deux dossiers: les prisons et la liberté d'expression en Algérie. La monopolisation du secteur de l'audiovisuel est une atteinte aux droits de l'homme selon ses propos, appelant ainsi les autorités algériennes à ouvrir ce champ médiatique aux privés. Dans le même volet, l'ambassadeur des Etats-Unis a considéré que les médias indépendants, notamment la presse écrite, ne profitent pas pleinement des libertés qui leur sont accordées. «Les médias indépendants en Algérie s ‘autocensurent», a-t-il fait remarquer. Quant aux droits des enfants et des travailleurs en Algérie, il a assuré qu'ils répondent à la norme mondiale.