Il estime que les moyens financiers restent insuffisants quand la bonne gestion vient à manquer. Incontestablement, le secteur de l'hydraulique en Algérie a connu un bond remarquable. Que ce soit au plan quantitatif ou qualitatif, la situation s'est manifestement améliorée. Le ministre chargé de ce secteur, Abdelmalek Sellal, le dit et sans digressions. «En l'espace de quelques années seulement, nous avons concrétisé des projets dont on ne rêvait même pas depuis que l'Algérie a accédé à son Indépendance» indique le ministre des Ressources en eau. Voulant expliquer qu'il ne s'agit nullement de verbiage ou de parlotte, l'invité de L'Expression fait défiler la longue liste chiffrée des réalisations effectuées par son département, en l'espace de quelques années...seulement. Jugeons-en. A la fin des années soixante, le pays disposait de 14 barrages. Ce nombre dépassera le triple, trente années plus tard. Ainsi, jusqu'en 2000, l'Algérie a déjà construit 47 barrages. Actuellement, on en est à 59. Ce n'est pas tout. La longue liste égrénée par le ministre des Ressources en eau ne semble pas s'arrêter là. Pour la période actuelle, pas moins de 13 barrages sont en cours de réalisation. Tout compte fait, l'année prochaine, l'Algérie disposera de 72 barrages. Une simple opération mathématique fait ressortir qu'en l'espace de dix ans, soit depuis le début 2000 jusqu'à 2009, l'Algérie aura construit vingt-cinq (25) barrages! Le pari n'est pas simple. Et puis, au regard des projets qui sont restés à l'arrêt pendant plus de trente années, on peut dire, sans rougir, que bien des choses ont été faites, et plusieurs autres sont en train de se faire du côté du ministère des Ressources en eau. «Je le dis nullement dans le dessein de critiquer mes prédécesseurs, ni de verser dans la médisance, mais juste pour donner une idée claire et précise sur les projets qui se réalisent dans notre secteur» souligne par ailleurs, le ministre. Mais osons dire que, n'étaient les moyens financiers considérables dont a pu bénéficier le département géré par M.Sellal, la situation n'aurait sans doute pas été ce qu'elle est aujourd'hui. En ce sens, depuis 2004, le gouvernement a dégagé une enveloppe budgétaire de quelque 14 milliards de dollars dans le but de booster le secteur des ressources en eau. Tout en reconnaissant cette vérité, et tout en admettant que le gouvernement a mis à sa disposition les moyens nécessaires à même de mener ses projets jusqu'à leur terme, l'invité de L'Expression estime que les moyens financiers, à eux seuls, sont insuffisants pour réaliser les mégaprojets entamés par son département. Abdelmalek Sellal souffle le petit mot: la bonne gestion. Rien ne servira d'avoir de l'argent quand on a une gestion chancelante et qui peut vaciller au moindre souffle du vent. «Il faut avoir plutôt une gestion rationnelle de ses moyens en plus de la bonne gouvernance» estime le ministre des Ressources en eau. M.Sellal n'omet pas de souligner que la politique suivie par son département ne consiste pas seulement à construire des barrages, mais encore à mettre sur pied des projets aussi importants que ceux déjà cités. Le secteur des Ressources en eau prend ainsi le large. Actuellement, plusieurs stations de dessalement d'eau de mer sont en cours de réalisation, et qui s'ajoutent à celles réalisées auparavant. Il faut aussi citer les stations d'épuration, les collecteurs d'assainissement, les transferts d'eau, que ce soit Nord-Nord ou Nord-Hauts-Plateaux. En somme, c'est un travail soutenu que celui que fait le ministère des Ressources en eau et auquel se sont jointes des entreprises internationales issues de pas moins 15 pays.