Intervenant sur les ondes de radio Batna, lors du forum hebdomadaire, A. Boudebouz, directeur des transports, a fourni moult informations sur le secteur dont il a la charge. Il y a lieu de citer le parc automobile vétuste à plus de 40% en dépit du renouvellement et l'apport du privé qui reste quantitatif, car dépourvu quelque peu de la qualité, deux stations de transport l'une intra-muros et et l'autre extra-muros, avec une capacité de 25 quais au départ, ce qui n'est pas négligeable par rapport aux années du monopole du transport par l'Etat. L'on apprend aussi qu'il y a 1392 moyens de transport, 1054 opérateurs dans ce domaine, 54 310 sièges (tous moyens de transports confondus) qui, s'ils restent insuffisants, comblent quand même un déficit ayant longtemps pénalisé les usagers. Ces derniers n'ont pas manqué le rendez-vous pour se plaindre de la désertion de certaines lignes par les chauffeurs de taxi, de leur diktat pratiqué sur les prix, selon la tête du client, mais aussi de l'impunité dont bénéficient les fraudeurs, qui ne se cachent plus pour proposer leurs services. Le transport en commun était aussi au menu, l'on a fait remarquer que les bus restent, en stationnement au niveau de l'ancienne SNTV, moteur en marche, d'où une pollution de l'air sans pareille. Il y a aussi le manque d'hygiène dans les bus, dont les propriétaires ne semblent connaître aucune règle du transport, à savoir l'arrêt, le stationnement, le titre de transport et bien d'autres choses. L'animateur de l'émission met l'accent sur le manque de politesse et l'incivisme, devenus un plat quotidien pour les citoyens qui utilisent le transport en commun. Le premier responsable du secteur rappelle que les citoyens restent passifs face à de telles pratiques et qu'il suffit pour les usagers de se manifester avec les coordonnées du bus incriminé (son numéro, son immatriculation minéralogique et la ligne), pour que des mesures de sanction soient prises. Le moment fort du forum est sans conteste l'annonce de l'inexistence depuis 5 ans d'un plan de circulation et de transport dans la capitale des Aurès. Après une étude de 6 mois, le bureau d'études de transport urbain (BETUR) avait proposé un plan en 1997 qui, depuis, est resté sans application. L'information a le mérite d'expliquer l'anarchie que connaît la ville avant, pendant et après les heures de pointe, c'est-à-dire à longueur de journée. Les piétons squattent la route et les automobilistes colonisent les trottoirs, la circulation est à la limite de l'impossible. Vendeurs à la criée, « pousse-pousse », mini-tracteurs font étouffer le centre- ville. Des chantiers sans date limite de fin de travaux grignotent la route principale, pour ne laisser aucun choix aux passants, sauf celui de se faire écraser par des voitures « en folie ». Des propriétaires de différents commerces ne se contentent plus de leur devanture pour étaler comme bon leur semble leur marchandise, mais accaparent le trottoir et même la chaussée. Avec une population de plus 350 000 habitants, la ville de Batna est au bord de l'asphyxie, dans une pagaille, nonobstant ses rues et autres avenues connues pour êtres spacieuses. Le renforcement de la « flotte » existante du transport urbain par une trentaine de bus prochainement risque d'aggraver la situation si aucune nouvelle gestion ne vient y mettre de l'ordre, car il s'agit beaucoup plus d'ordre que de nombre de bus. Le citoyen continue de prendre, entre autres, le bus, en prenant son mal en patience et en espérant des jours meilleurs.