Le nombre des enfants nés sous X sera rendu public vers le mois de juin prochain. L'opération d'indemnisation des victimes du terrorisme poursuit son cours. Selon Me Azzi Merouane, avocat et responsable de la cellule de la réconciliation nationale au niveau de la cour d'Alger, sur les 4900 personnes licenciées durant la période de la tragédie nationale qu'a vécue l'Algérie, 3300 d'entre elles ont été réintégrées. Les 1500 cas restants, seront indemnisés. A combien est estimée l'enveloppe budgétaire allouée à cet effet? Interrogé en marge du Colloque international sur le terrorisme, qui a eu lieu, hier, à Alger, le ministre de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbès a confirmé la cagnotte globale. Celle-ci, rappelons-le, est évaluée à 18 milliards de dinars. «Pour le moment, nous avons dépensé 8 milliards de dinars», estime le ministre de la Solidarité nationale. Djamel Ould Abbès a souligné que 3 milliards de dinars sont consacrés aux cotisations de sécurité sociale des personnes ayant été licenciées durant la tragédie nationale. Explication: les personnes ayant été écartées de leurs postes travail -soupçonnées de collaboration avec les groupes terroristes, ou ayant fait l'apologie du terrorisme- seront indemnisées pour toute la période d'inactivité, et par voie de conséquence, les cotisations qu'elles devaient verser à la Cnas seront assurées par le Fonds d'indemnisation des victimes du terrorisme, mis en place dans le cadre de la mise en oeuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Interrogé sur la catégorie de personnes qui ont été déjà réintégrées dans leurs postes de travail, le ministre de la Solidarité nationale a indiqué que «sont concernés par cette opération, ceux qui n'avaient pas utilisé leur poste pour faire l'apologie du terrorisme». Il cite à cet effet «les imams et les enseignants», que ce soit au niveau universitaire ou dans les autres paliers de l'enseignement. Quel sera le devenir de ces personnes qui ne seront pas réintégrées? En ce sens, Djamel Ould Abbès a précisé que les concernés seront soit orientés vers d'autres professions, soit indemnisés. Interrogé à propos des enfants nés sous X, le ministre de la solidarité nationale a indiqué que le recensement poursuit son cours. «L'opération, dans sa globalité, prendra fin dans les quelques mois à venir», estime M.Ould Abbès qui a souligné que «le nombre des enfants nés sous X sera rendu public vers le mois de juin prochain». Au-delà de cette opération, l'évidence veut que l'on s'occupe de plus en plus des enfants ayant subi des traumatismes psychologiques ou psychiques, après avoir vécu des scènes de la violence terroriste. Il faut dire que jusqu'à ce jour, aucune statistique n'a été établie par les pouvoirs publics chargés de ce volet. Les experts étant intervenus dans le Colloque international consacré au terrorisme, se sont contentés de revenir sur les théories du «trauma» (traumatisme) élaborées par des psychologues et psychanalystes de par le monde. Dans un autre chapitre, l'expert italien des affaires du terrorisme, Gianni Cipriani, estime que les groupes terroristes recourent de plus en plus à la guerre psychologique. Cet expert explique, en ce sens, que les attentats perpétrés dans les principales villes de la planète ne visent qu'à jouer sur la corde psychologique des pays visés.