L'amélioration des conditions de vie, la volonté politique, la coopération internationale sont autant de paramètres préconisés par les spécialistes. Le phénomène du terrorisme a pris une ampleur telle que l'ensemble de la planète est menacé. Selon les experts en la matière, on ne peut éradiquer cette gangrène que si l'on procède à l'élimination des conditions propices à sa propagation. Il s'agit, selon Mehdi Kenani, administrateur adjoint du Programme à l'unité d'action contre le terrorisme de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (Osce), d'élaborer une stratégie ciblant la société entière, notamment la jeunesse. Intervenant au cours du colloque sur le terrorisme, qui s'est déroulé hier et avant-hier à Alger, cet expert a tenu à exposer sa stratégie pour «contrecarrer l'extrémisme violent». Mehdi Kenani estime que la réussite de la lutte antiterroriste passe, de prime abord, par la mise en place de programmes d'éducation pour la promotion de la non-violence et des libertés fondamentales. Néanmoins, selon cet expert, ces programmes ne peuvent atteindre les objectifs escomptés qu'en améliorant les conditions socio-économiques de la population. Les observateurs relèvent en ce sens que les réseaux terroristes se nourrissent de la mal-vie et de l'absence de perspectives dont souffre la jeunesse. L'exploitation de ces deux éléments par les réseaux terroristes est susceptible d'asséner un coup fatal à tous les pays qui sont menacés par le fléau dévastateur du terrorisme. M.Kenani a estimé, en outre, que «l'élimination, à long terme, du terrorisme dépend des progrès réalisés dans différents domaines, notamment politique, économique et social». Il a affirmé que «aucune solution définitive ne se profile à l'horizon, mais qu'il faudrait miser sur un changement des peuples sur le plan social». Ce point de vue est d'ailleurs partagé par plusieurs participants au Colloque international sur le terrorisme. Pour la journaliste Nacéra Rech, spécialiste en terrorisme, la lutte contre le terrorisme doit prendre en considération les motifs moteurs des cellules terroristes. Elle met en valeur l'appui que les politiques peuvent apporter, en ce sens que la responsabilité leur incombe quant à l'élaboration des stratégies visant à éliminer, un tant soit peu, la pauvreté. Un élément jugé primordial dans l'émergence du terrorisme. Pour sa part, Nardjès Flici, spécialiste en sciences politiques et relations internationales, a estimé que la «transparence, l'institution d'un processus de lutte antiterroriste, à long terme, tout autant que l'élaboration de textes plus précis sur le terrorisme sont une avancée significative» dans la lutte contre le terrorisme. Elle a mis l'accent, dans ce contexte, sur la détection, la prévention et l'élimination de la menace terroriste, insistant sur la coopération internationale pour combattre efficacement ce fléau. Mais pour ce faire, estime-t-elle, il est indispensable de comprendre ce phénomène qui frappe l'humanité de plein fouet. «Il faut commencer par définir le terrorisme, chercher ses racines et ses origines, cerner ses objectifs, détruire les moyens dont il dispose et qu'il pourrait utiliser», a-t-elle indiqué. La journaliste italienne, Giuliana Sgrena, a pour sa part éclairé les participants sur le changement intervenu dans la manière de produire l'information après la guerre du Golfe et, notamment après les événements du 11 septembre 2001.