Le financement des activités terroristes est d'autant plus préoccupant que cet argent provient de sources tant légales qu'illégales. D'où provient le financement du terrorisme en Afrique? Voilà donc une question-clé à laquelle l'ensemble des pays touchés par ce fléau commencent à penser. Ce sera le point nodal du séminaire d'une semaine qui se tiendra, à partir de demain à Alger, au siège du Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (Caert). Organisé conjointement par le Caert et le Centre d'études stratégiques de l'Afrique (Cesa), ce séminaire a pour thème «La lutte contre le financement du terrorisme en Afrique du Nord et de l'Ouest». Cette rencontre, à laquelle prendront part d'éminents experts africains et internationaux, «vise à faire le point sur la menace liée au financement du terrorisme dans les pays concernés», indique un communiqué du Caert, parvenu à notre rédaction. Les participants examineront «les meilleures voies de lutte contre le financement du terrorisme en améliorant le renseignement financier et en prenant des mesures contre le blanchiment d'argent». Le séminaire se concentrera aussi sur «l'ensemble des questions liées à l'application, par les Etats, de la résolution 1373 des Nations unies en matière de lutte contre le financement du terrorisme», précise encore le Caert. La résolution 1373 des Nations unies, rappelle-t-on, a été prise à la suite des attentats terroristes du 11 septembre 2001 à New York, contre les deux tours jumelles du World Trade Center. Cette date est, en effet, perçue comme le point de départ de la lutte antiterroriste à travers l'ensemble de la planète. La traque de la «bête» est plus impitoyable que jamais. Cependant, la lutte contre ce phénomène planétaire est souvent détournée pour servir d'alibi à certaines puissances mondiales afin d'asseoir leur hégémonie. D'où la nécessité, aujourd'hui, de revoir et de redéfinir le concept de terrorisme. Un concept d'autant plus flou, voire opaque, qu'il a donné le droit aux uns de s'ingérer dans les affaires internes des autres. Aussi, la redéfinition de ce phénomène entraînera inéluctablement la détermination des réseaux qui contribuent à la propagation du terrorisme sur toute la planète. Ces réseaux qui fournissent la logistique aux groupes terroristes sévissant, notamment dans les régions du Maghreb et de l'Afrique de l'Ouest. Deux régions sur lesquelles les projecteurs demeurent braqués, au point qu'elles ne cessent d'attiser la convoitise de certaines puissances qui veulent y implanter leurs bases militaires. Par ailleurs, loin de ces visées, la lutte antiterroriste passe par la détermination de la provenance de l'argent servant à financer les actions menées par les groupes terroristes. L'un des moyens efficaces de combattre ce fléau est donc de couper aux terroristes l'accès au financement de leurs activités. En ce sens, les spécialistes en la matière s'accordent à dire que la réussite d'une action pareille passe inéluctablement par la coordination des efforts menés d'une façon multilatérale. Mais comment éliminer la possibilité de financement des activités terroristes? La question devient d'autant plus préoccupante lorsqu'on apprend que cet argent provient de sources autant légales qu'illégales, comme les profits provenant d'entreprises ou d'organismes caritatifs, les dons personnels, la contrebande d'armes, le trafic de stupéfiants, la fraude, les enlèvements... Comment lutter contre un phénomène dont les tentacules se sont enracinés plus profondément qu'on ne peut le supposer? Le problème prend une tournure philosophique. D'où la difficulté d'apporter la solution idoine à un fléau qui ne cesse de tisser sa toile.