Cette mesure vise à faire face à la hausse des prix qui compromet la réalisation des grands chantiers. Des mesures rigoureuses seront prises à l'encontre des spéculateurs ayant été à l'origine de la flambée des prix qui touche ces derniers mois le prix du ciment. La riposte du gouvernement a été décidée à l'issue de deux réunions interministérielles, a fait savoir hier Noureddine Moussa, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme. Accompagnant le ministre de la Communication dans sa conférence de presse hebdomadaire, Noureddine Moussa indiquera que son département a constaté que le prix du ciment au niveau des usines a augmenté de 3% seulement. Le reste de cette hausse vertigineuse est induit par les pratiques de spéculation, ajoutera-t-il. Une enquête a été menée pour mettre la lumière sur ce problème et s'il est avéré que certains promoteurs et entrepreneurs versent dans la spéculation. Le ministre de l'Habitat annoncera l'entame, à partir d'hier, d'une opération de contrôle de tous les circuits de distribution de ce matériau. Des commissions communes regroupant plusieurs ministères sont mobilisées pour mener ces opérations de contrôle devant commencer à partir des «portes des cimenteries». Les entrepreneurs impliqués dans la spéculation, fulminera Moussa, s'exposent au retrait de leur autorisation d'exercice. S'agissant de la hausse qui a touché les prix du rond à béton, le ministre de l'Habitat dira que ce phénomène est engendré par la flambée que connaissent les prix de ce matériau sur les marchés internationaux. Et pour faire face à cette hausse des prix qui compromet la réalisation des grands projets de l'habitat et des travaux publics, l'Etat a décidé de mettre la main à la poche. Selon Noureddine Moussa, l'Etat prendra en charge les augmentations en procédant dans les quelques jours à venir, à la subvention des promoteurs. Il expliquera à cet effet, que les subventions destinées aux entrepreneurs seront prises dans le cadre des formules de révision des prix, incluses dans les contrats de marchés. Même les entrepreneurs n'ayant pas introduit des formules de révision des prix dans leurs contrats bénéficieront de ces subventions. Selon le ministre de l'Habitat, ces derniers n'ont pas prévu l'introduction de ces formules de révision des prix, car ils avaient en charge des projets à réaliser dans des délais plus ou moins courts. Les seuls à être exclus de ces nouvelles «largesses» de l'Etat sont les auto-constructeurs, bénéficiaires de logement rural. Ces derniers, selon Noureddine Moussa «doivent attendre que les prix baissent». Interrogé sur une éventuelle augmentation de l'aide à l'auto-construction estimée à 50 millions de centimes, il répondra que cette question n'est pas à l'ordre du jour. Pour lui, cette somme est largement suffisante. Noureddine Moussa annoncera, sur un autre plan, la présentation au Parlement d'un texte de loi visant à obliger les constructeurs à achever leurs constructions et à impliquer toutes les parties dans la maintenance du parc immobilier. Par ailleurs, le ministre de la Communication, Abderrachid Boukerzaza, indiquera que le Conseil de gouvernement, qui s'est tenu hier, a vu la présentation d'un projet de loi portant création d'une école supérieure de management. Le Conseil de gouvernement a vu, en outre, la présentation du rapport sur l'état d'avancement du projet de la bonne gouvernance initié par l'Algérie dans le cadre du Maep. Ce même rapport présenté par Abdelkader Messahel, sera exposé juillet prochain en Egypte.