La célébration de Youm El Ilm a permis au chef du gouvernement d'appeler à la relance du dialogue avec les syndicats autonomes. Le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, était, hier, à Constantine à l'occasion de Youm El Ilm. Il a appelé, dans une brève déclaration, prononcée à l'auditorium de l'Institut des sciences médicales, les syndicats autonomes à des négociations. C'est là une première de la part d'un chef du gouvernement qui tend la main aux syndicalistes afin d'instaurer un climat serein et propice à l'étude des problèmes qui se posent au monde du travail et aux travailleurs. «J'ai toujours été de ceux qui encouragent le processus des négociations», a-t-il notamment déclaré, et de poursuivre: «Avant de procéder à des mouvements de protestation, il est nécessaire de s'asseoir autour d'une même table.» Auparavant, le chef du gouvernement, toujours à l'Institut des sciences médicales - où il participa à la distribution des prix, relativement aux lauréats du concours national portant sur la médecine - mit en exergue, devant l'assistance, l'importance de la science et de la technologie moderne lesquelles, affirme-t-il, sont les principaux facteurs qui permettent à toute société d'aller de l'avant. Il insista, notamment sur la recherche et le développement scientifique, indiquant: «La Journée de Youm El Ilm est une opportunité pour rappeler à tous et à chacun que le "savoir" est une arme entre les mains de la nation pour faire face à tous les défis des temps actuels», faisant au passage référence au cheikh Abdelhamid Ben Badis, cité en exemple. Sur sa lancée, le chef du gouvernement souligne que tous les efforts doivent se tourner vers la jeunesse, titulaire d'une énergie qu'il faut rentabiliser dans le bon sens. Implicitement, M.Belkhadem faisait allusion à la situation générale qui est celle du pays. Le chef du gouvernement ne manqua pas de souligner, également, que l'Etat a beaucoup investi dans les ressources humaines et que l'Algérie jouit d'une importante expérience dans certains domaines, notamment la science. Youm El Ilm et la distribution de prix aux lauréats a donné à ces derniers, au nombre de 400 récipiendaires, l'occasion d'appeler le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, à se présenter pour un troisième mandat «pour la continuité». Alors que la population constantinoise attendait fiévreusement le 16 avril pour les retrouvailles quasi traditionnelles, avec le chef de l'Etat, elle sera surprise d'apprendre que tout le dispositif sécuritaire qui a remarquablement caractérisé la ville des Ponts, annonçait l'arrivée du chef du gouvernement. Les Constantinois étaient toutefois ravis de la présence, dans les murs de leur ville, du chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, accompagné par une importante délégation dont Mohamed Ghazi, conseiller à la Présidence. Le chef du gouvernement rejoignit aussitôt l'université des sciences islamiques Emir Abdelkader, pour assister à l'ouverture d'un séminaire de deux jours, organisé à l'occasion de Youm El Ilm. Après le discours du Dr Abdallah Boukhalkhal sur le rôle du mouvement associatif, c'est au tour du conseiller à la Présidence, Mohamed Ghazi, de lire un message du chef de l'Etat. Devant une assistance venue en force, l'envoyé spécial du président de la République revient longuement sur l'histoire d'une ville, notamment son poids idéologique, politique et économique. Il était clair que l'adresse au peuple portait le message de la paix, de la sérénité et du développement. Il était question surtout de souligner la résistance d'un peuple qui a su faire face à tous les défis. Il ressort, plus particulièrement du message du chef de l'Etat, cet aspect réservé au développement technologique et scientifique que la société algérienne est appelée à prendre avec beaucoup de sérieux et de perspicacité afin de reprendre ses droits dans les domaines pointus de la recherche et la science. Le discours, quoique classique, est important dans le sens où il traite de la question relative à la «langue arabe». Une langue riche, pourtant menacée! Par conséquent, c'est toute la nation qui pourrait subir un déséquilibre sur le plan culturel. Cela, d'autant plus, argue le Président, que le monde est aujourd'hui dominé par la langue de Shakespeare. Cela ne peut qu'engendrer la domination d'une seule et unique «idéologie» sur le monde. C'est dire, donc, l'importance d'une langue pour un peuple et une nation dans la préservation de sa civilisation et sa culture. C'est essentiellement le sens qu'il faut donner au message du président Bouteflika, à Constantine.