Au lieu d'annuler simplement la grande messe officielle du 16 avril, à cause du non-déplacement de Bouteflika, le pouvoir central a désigné Abdelaziz Belkhadem pour marquer les festivités de Youm El Ilm à Constantine. Vingt-quatre heures auparavant, les autorités locales n'étaient pas encore désespérées de la venue du président de la République. Même si officiellement les raisons de cette défection sont liées à la présence du chef de l'Etat au sommet du Nepad qui se tient à Dakar, la question sécuritaire semble avoir sérieusement pesé dans la balance pour dissuader Bouteflika de faire ce déplacement, estiment des observateurs. D'ailleurs, le dispositif de sécurité a été renforcé hier pour éviter la moindre surprise. Les Constantinois ont découvert dès les premières heures de la journée les snipers de la police qui se sont positionnés sur les terrasses des immeubles avoisinant l'université Emir Abdelkader, où a eu lieu l'activité principale. Une rencontre placée sous le thème « La société civile et son rôle dans le développement global et la promotion de la citoyenneté » et organisée par la fondation Abdelhamid Ben Badis, à laquelle ont été conviés le chef du gouvernement et la délégation qui l'accompagnait. Ce dernier a brillé, cependant, par son mutisme et même la lettre de Bouteflika adressée aux participants a été lue par le conseiller à la présidence, Mohamed Boughazi. Le laïus qui a duré 40 minutes a focalisé sur la question de la langue arabe et a évité d'aborder les questions de l'heure.