L'augmentation des salaires est une mise à niveau par rapport à la dévaluation du pouvoir d'achat. Le pouvoir d'achat, la flambée des prix et la nouvelle grille des salaires sont les thèmes traités jeudi, dans une conférence-débat organisée par le mouvement islamiste El Islah à Alger. Cette rencontre a rassemblé certains représentants de partis et quelques délégués des syndicats autonomes. «Le pouvoir d'achat des Algériens est laminé par les hausses des prix», a ainsi entamé son intervention, le président du mouvement El Islah, Mohamed Boulahia. Il estime que cette situation est le résultat de l'injustice et de la corruption. La misère «laisse apparaître plusieurs phénomènes comme la débauche et le suicide», a indiqué le patron du mouvement. Il n'a pas hésité à signaler qu'il y a une main étrangère «qui profite de la situation dans laquelle s'est embourbé le pays». M.Boulahia propose une alternative: «La solution n'est ni chez Adam Smith ni chez Karl Marx. Elle est dans l'application du système économique islamique.» Le président du mouvement n'a pas omis de rendre hommage à l'Intersyndicale qui milite pour l'obtention des droits des travailleurs. Il regrette le mutisme des partis politiques quant au soutien à cette action syndicale. Il s'est exprimé comme si son mouvement n'a rien à se reprocher! Afin de mettre fin à ces «catastrophes», le gouvernement, selon M.Boulahia, doit assurer l'emploi à toute personne qui est en mesure de travailler. Par ailleurs, le représentant du mouvement En Nahda estime que la situation est incontrôlable. Selon Yazid Ben Ichaâ, l'intelligence réside dans la manière avec laquelle l'Etat doit canaliser le développement. «L'ère du ´´tout va bien´´ est révolue», selon lui. Le gouvernement doit considérer toutes les formations politiques comme des partenaires sociaux. Abdelkader Karoussen, le représentant du RCD dira que «même si on double les salaires des travailleurs, on n'arrivera jamais aux normes». A ses yeux, l'augmentation des salaires est une mise à niveau par rapport à la dévaluation du pouvoir d'achat. «La nouvelle grille des salaires n'incite qu'à la harga et au suicide», a-t-il déclaré. La misère a atteint son paroxysme, «44 ans après l'Indépendance, il y a ceux qui ne peuvent pas scolariser tous leurs enfants» s'est-il indigné. En conclusion, tous les participants ont convenu que le pays souffre d'un problème de gestion et de gouvernance.