Cette voie qui reliera les deux puissances économiques africaines permettra de désenclaver plusieurs régions. Alger se rapproche de Johannesburg. Une voie ferrée devant relier les deux pays est à l'étude. Le projet a été sérieusement évoqué par les ministres des Transports africains en conférence hier, à Alger. Ces derniers ont planché sur les possibilités de redynamiser le réseau ferroviaire continental qui se trouve en proie à des difficultés. Cette voie qui reliera les deux puissances économiques africaines permettra de désenclaver plusieurs régions grâce aux industries et commerces qui vont être créés tout au long du rail. D'ores et déjà, des multinationales affichent leur intérêt à ce fameux projet dit du Millénaire. Parallèlement à ce mégaprojet, la route Transsaharienne, lancée il y a plus de 30 années, devrait être opérationnelle en 2011. Prévue sur une longueur de 9000 kilomètres, elle traversera six pays, à savoir l'Algérie, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Tchad et la Tunisie. Une enveloppe financière de l'ordre de 400 millions de dollars a été jusqu'à présent déboursée. Selon certaines sources, ce projet devrait être étendu à d'autres pays. Les travaux seront accélérés d'autant que le transport joue un rôle important dans le développement socioéconomique. «Il s'agit de relier les régions, et de faciliter les mouvements de personnes et de marchandises par un réseau développé», a souligné Mohamed Maghlaoui, ministre algérien des Transports. En effet, le transport est en mesure de contribuer efficacement dans la lutte contre la pauvreté. Le transport permet, en plus de la mobilité des personnes, le transfert des capitaux et des biens, tant vers et au sein des unités de production qu'en direction des lieux de distribution et d'échange. Ce qui justifie l'importance et l'urgence que la Commission de l'Union africaine accorde à ce secteur. Cette première Conférence des ministres africains des Transports fait suite à une série de rencontres régionales tenues auparavant sur le thème majeur de «relier l'Afrique». Ce programme ambitieux, réserve une place importante au secteur des transports. «Le but essentiel de cette conférence est de sortir avec une stratégie qui prend en compte le développement de l'ensemble des sous-secteurs du transport en Afrique», a déclaré Mohamed Maghlaoui à l'ouverture de la réunion. Ce sommet a rassemblé les ministres africains en charge des Transports (aérien, ferroviaire, maritime), la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique, la Banque africaine de développement, les experts de la Banque mondiale, de la Commission européenne et de l'Union africaine. Dans son allocution, le ministre a mis en exergue l'importance du transport qui figure parmi les dix priorités du Nepad: «Il s'agit de faire le point et de présenter un état des lieux de la situation du transport en Afrique, ce qui permettra de recenser les carences et partant, adopter la stratégie adéquate de développement», a-t-il souligné. «Les contraintes ne sont pas d'ordre économique, elles sont d'ordre organisationnel», affirmera Aboubakkari Baba Moussa, directeur des infrastructures et de l'énergie de la Commission de l'Union africaine. Sur les 70 milliards de dollars consacrés au développement du secteur des transports par l'UA, seuls 17 milliards sont actuellement mobilisés. «Le transport peut faire une Afrique unie qui pourra facilement faire face à la mondialisation», souligne M.Baba Moussa. Selon quelques intervenants, il faut d'abord trouver une solution à l'organisation et à la sécurité. En ce domaine, le situation en Afrique n'est guère reluisante. Des animaux font souvent irruption dans des zones aéroportuaires. Certains aéroports ressemblent beaucoup plus à des marchés de quartier! Notons que les ministres des Transports de l'UA rendront jeudi prochain, les résolutions adoptées quant à la vision de l'Afrique sur le secteur.