Le Transmaghrébin et l'ouverture de lignes vers les pays africains évoqués par Amar Tou. Le premier autorail assurant la ligne Tébessa-Constantine a été mis en exploitation ce week-end en présence du ministre des Transports, Amar Tou. Il s'agit d'une navette quotidienne en aller- retour, entre les deux villes distantes de 290 km. Ce transport rapide, confortable et sûr dessert également Aïn Beïda, Oum El Bouaghi, Aïn M'lila et El Khroub. Cette nouvelle ligne a nécessité la réalisation de 165 km de voie ferrée entre Aïn M'lila et Tébessa, d'un coût de 18 milliards de DA. Elle vient en appoint de la desserte Tébessa-Annaba par train diesel reliant depuis fin mars dernier et après plusieurs années d'interruption, l'antique Hippone via Souk Ahras et Guelma. Les perspectives de développement des transports terrestre et ferroviaire, voire maritime, en Algérie, d'ici 2015 ont été développées par Amar Tou à cette occasion. Selon lui, le réseau ferroviaire national qui sera, à terme totalement électrifié, a bénéficié depuis 2000, d'importantes extensions qui seront suivies par d'autres avant la fin 2015, par la reprise des anciens projets inscrits au début des années 80 et la remise en exploitation d'anciennes lignes. De nouvelles extensions sont prévues entre les wilayas des Hauts-Plateaux et du Sud-Ouest, pour relier Tindouf (au nord) par Béchar, a ajouté le ministre, soulignant que cette ligne aura aussi pour objectif le transport de minerai de fer des gisements du Sud. Une voie ferrée est également envisagée entre Ghardaïa et Tamanrasset, via In Salah. Ces projets, qui vont désenclaver les populations isolées du Sud et servir l'économie de ces régions, vont de pair avec le futur projet de doublement de la ligne ferroviaire Transmaghrébine et l'extension de voies ferrées vers des pays africains, évoqués par le ministre. Le réseau ferré est passé en Algérie de 1373 km en 1881 à 4724 km en 1932. Son histoire a commencé un certain 8 avril 1857, avec la construction de 1357 km de voies ferrées. Le premier chantier démarre alors le 12 décembre 1859. Il porte sur la construction de la ligne Alger-Blida ouverte au service des voyageurs le 8 septembre 1862. Quelques décennies plus tard, 2035 km de lignes de chemin de fer vont s'ajouter au réseau, constituant l'armature du futur filet ferroviaire algérien. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, le réseau s'étendait sur 5015 km. Le 30 juin 1959 est créée la Compagnie des chemins de fer français en Algérie (Ccfa) qui devient en 1963 la Sncfa (Société nationale des chemins de fer algériens) aujourd'hui Sntf (Société nationale des transports ferroviaires). En 1995, le parc roulant de la Sntf se composait de 24 locomotives électriques, 154 locomotives diesel 59 locomotives de manoeuvres et de 674 voitures. La longueur des lignes exploitées s'étendait sur 3 572 km, dont presque la totalité est non électrifiée (3289 km) contre seulement 283 km électrifiées. Le large programme d'investissement lancé à partir de 1980 se caractérise par la modernisation et l'accroissement de la capacité des lignes, les grands aménagements régionaux et l'extension géographique du réseau. Il a permis, notamment la réalisation des lignes nouvelles Jijel-Ramdane-Djamel (Skikda) sur 140 km, les dessertes des cimenteries de Beni Saf (23 km), de Saïda (23 km) et Aïn-Touta (15 km). On peut y ajouter le renouvellement complet d'une grande partie des voies (1 400 km), le doublement de voies sur divers tronçons de la rocade nord (200 km), l'aménagement, la modernisation et la reconstruction de l'ensemble des gares dont celles des régions de Annaba et d'Alger. Il est ainsi prévu que le réseau national des chemins de fer atteindra, d'ici à 2014? 10.000 km, dans la phase terminale de la modernisation du réseau ferroviaire algérien.