La privatisation des unités de production publiques ne fait pas que des heureux. Bien au contraire, elle suscite des remous. C'est le cas de la situation de l'unité de grues de Béjaïa. Depuis déjà quelques mois, les travailleurs de l'Unité Grues de Béjaïa (UGB), qui dépend de l'Entreprise nationale de matériel de travaux publics (Enmtp), n'ont pas cessé d'interpeller les pouvoirs publics afin de stopper le processus de privatisation de leur unité qu'ils qualifient de «bradage». Depuis hier, les 154 travailleurs sont entrés en grève illimitée. A travers leur mouvement, ils entendent dénoncer cet état de fait, pour la simple raison qu'ils encourent à travers la vente de leur unité, le risque de se retrouver au chômage. Laquelle vente est apparemment scellée. Les pouvoirs publics l'ont cédée à un particulier avec le consentement de la Centrale syndicale. La section syndicale de l'UGB doute de la crédibilité du repreneur en question.Les travailleurs entament le combat de récupération de leur unité, seul salut pour la poursuite de leur activité et par voie de conséquence, éviter le chômage qui les guette. Les travailleurs ne voient nullement leur intérêt dans cette option et ils suspectent la convoitise de l'assiette foncière de cette unité, qui s'étale sur une superficie de 78.611m². Des appréhensions autour du sort qui leur sera réservé mais aussi du fait que cette décision est unilatérale. Il va de soi, que l'option de reprise de l'entreprise par les salariés, envisageable autant que la privatisation, est écartée de fait.