Quelque 84 agences immobilières sur un total de 5000 exerceraient au noir. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme a parrainé, hier, une journée d'information organisée par la Fédération nationale des agences immobilières (Fnai). Cette dernière, en partenariat avec l'Institut supérieur de gestion et de planification Isgp, vient également de fêter son dixième anniversaire. A la faveur de cet événement et dans son allocution introductive, Nouredine Moussa a insisté sur la nécessaire mise à niveau des agents immobiliers, encadrés désormais par une convention-cadre liant son département avec la Fnai, dont le président, M.Djebar a déclaré: «Nous irons beaucoup plus loin et dans le détail pour l'efficacité de notre mission.» A en croire Nouredine Moussa, il s'agit de combler, en priorité, certaines lacunes juridiques et de former les agents immobiliers, dont la plupart ignorent leur mission dans le cadre de la loi. Tout en affirmant que les agents immobiliers sont régis par un décret exécutif émanant du ministère du Commerce, le patron de l'Habitat et de l'Urbanisme a, notamment insisté sur l'impératif toilettage, par un texte approprié, du secteur de l'immobilier où pullule une noria de parasites. L'objectif étant de protéger l'Etat et l'agent immobilier, a-t-il enchaîné. Selon lui, quelque 84 agences immobilières sur un total de 5000 seraient hors-la-loi ou exerceraient au noir. Nouredine Moussa a, de ce fait, appelé à organiser la profession d'agent immobilier et de la moraliser davantage d'autant que l'agent a la noble mission de disposer des biens des citoyens, et de servir d'intermédiaire entre eux. Aussi, a-t-il rappelé la stricte interdiction faite aux agents immobiliers de verser dans la sous-location de logements LSP (logement social participatif) ou Aadl. De même qu'il a cité les sanctions prévues par le Code pénal en matière de fausses déclarations. Le ministre a évoqué une augmentation du parc immobilier du fait de l'existence d'une enveloppe de trois milliards de dinars permettant la viabilisation de nombreuses constructions. Néanmoins, il a signifié que le créneau de l'immobilier demeure fortement tributaire de la loi de l'offre et de la demande et donc sujet à la spéculation, d'où, a-t-il enchaîné, l'indispensable intervention de l'Etat afin de réguler le marché immobilier. Un marché, rappelle-t-on, qui fait ressortir une réelle disproportion du coût du mètre carré nu ou bâti, soit à la vente, soit à la location, et, le revenu de la majorité des Algériens. D'où l'appétit vorace de ceux qui détiennent les clés de ce business, en l'absence de toute régulation ou contrôle. Devant ce constat, il est plus qu'impératif de réfléchir aux moyens de venir à bout de la passivité et le laisser-faire dans ce domaine. L'agent immobilier étant appelé à suggérer des moyens qui sont à même de stabiliser les prix, sinon les réduire.