Parmi les autres mesures attendues, le ministre a cité la création d'un passeport électronique avant 2010, ainsi que l'introduction dans le Code du travail d'un dispositif à même de mettre fin à l'emploi au noir des étrangers en situation illégale en Algérie. L'Algérie n'a rien concédé à l'Europe en procédant à la création de centres d'attente dans le cadre de la lutte contre l'immigration clandestine. «La vision qu'ont les Européens sur ce projet est totalement différente de l'esprit du projet que l'Algérie compte mettre en oeuvre. Je tiens à réitérer que notre démarche n'a rien à voir avec les centres de détention proposés par nos voisins de la rive Nord méditerranéenne, principalement par la France et l'Espagne». C'est ce qu'a soutenu, hier, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni dans une déclaration à la presse au Sénat en marge de la présentation du projet de loi relatif aux conditions d'entrée, de séjour et de circulation des étrangers en Algérie. Le ministre explique que les centres en question vont permettre aux autorités algériennes d'héberger provisoirement les immigrants illégaux en vue de d'accomplir les formalités pour leur conduite à la frontière ou leur rapatriement vers leurs pays d'origine. «Le texte de loi est très clair. Il ne s'agit pas de créer des centres de détention, comme l'auraient souhaité nos alliés.» Par ailleurs, le ministre avait répondu auparavant aux préoccupations soulevées par les sénateurs concernant les moyens utilisés par l'Etat pour lutter contre l'immigration clandestine. Cette immigration constitue, explique-t-il, une menace criminelle transnationale, raison pour laquelle polices et justices doivent être engagées aux frontières et au-delà de ces dernières. Elle est, avant tout, affaire de police, d'ordre public, de volonté et de souveraineté, a insisté le ministre de l'Intérieur. M.Zerhouni a reconnu que ce dispositif législatif n'est pas «parfait» et d'ajouter immédiatement «il sera, bien évidemment, appelé à être amélioré et corrigé». M.Zerhouni a, par ailleurs, affirmé «(...) à l'heure actuelle il s'agit de réagir face à une situation d'urgence, en l'occurrence le flux de plus en plus important d'immigrants illégaux (qui arrivent) sur notre territoire». Cette législation, selon M.Zerhouni, permet de réglementer l'accès des étrangers au territoire national d'une manière plus précise pour faciliter l'action des services chargés du contrôle. Parmi les mesures attendues, le ministre de l'Intérieur a cité, notamment, la création d'un passeport électronique avant 2010, ainsi que l'introduction dans le Code du travail d'un dispositif permettant de mettre fin à l'emploi au noir des étrangers en situation irrégulière en Algérie. «Le même dispositif, soutient-il, visera à donner la priorité dans le recrutement au candidat algérien. Ce qui n'est pas toujours le cas», a dit le ministre. L' objectif de la loi en question ne se limite pas à la seule volonté de contrer l'immigration clandestine. L'autre enjeu, économique cette fois-ci, a trait à la promotion des investissements. «Le texte vise à faciliter la circulation des investisseurs qui bénéficieront désormais de visa, de longue durée», a-t-il expliqué. Notons enfin que les sénateurs ont adopté, hier, l'ordonnance n°08-01 complétant l'ordonnance n°01-04 relative à l'organisation, la gestion et la privatisation des entreprises publiques économiques.