Avec tous ces tiraillements entre factions, on se demande s'il en restera quelque chose après le 30 mai. A l'approche des élections législatives, enchères et surenchères se bousculent et ne se ressemblent pas dans la cuisine nationale de la précampagne qui s'annonce. La scène politique frémit de toutes ses nervures. Quant à ce qu'on appelle la «classe politique» elle s'est déjà lancée à bride abattue dans un échange de «mondanités» que ne comprendraient que les plus avertis du sérail. Djeddaï nous promet de fermer la ville pour empêcher les électeurs d'aller accomplir leur devoir électoral. Quant à l'ex-FIS qui, légalement n'existe pas, il promet cette fois de faire des miracles. Prenant appui sur ses anciens réseaux, le bouche à oreille serait, semble-t-il, plus efficient que les médias lourds de notre pays, il voudrait que son électorat d'antan ne fasse pas l'objet de manipulation par le camp des jusqu'au - boutistes comme le MNR et Ennahda qui, eux, sont restés fidèles, comme Taleb Ibrahimi, à l'idée d'un islamisme radical. Ces derniers temps, de plus en plus de sources d'information font état d'une situation nouvelle à propos du MNR de l'ancien fisiste Djaballah. On dit qu'il aurait le vent en poupe dans son fief du Nord Constantinois, mais il faudrait, pour être en mesure d'imposer la force politique, qu'il dirige l'appoint de l'AIS pour faire le plein. Or, ce qui lui semblait acquis d'autorité en ce qui concerne l'AIS il y a quelques semaines, d'anciens responsables du FIS à l'étranger notamment, l'en ont frustré à la suite des appels qu'ils ont lancés à l'endroit de l'AIS et des électeurs potentiels encore sous l'influence de l'ex-parti de Abbas Madani malgré les désaffections qu'il a enregistrées dans ses effectifs depuis bientôt quatre ans, pour leur conseiller d'éviter de tomber dans le piège que leur tendait patiemment le chef du MNR. Notons à ce propos que les responsables de l'ex-FIS qui semblent avoir viré leur cuti depuis au moins trois ans en illustrant leur maturité par l'autorisation qu'ils ont accordée à l'AIS afin qu'elle puisse intégrer la concorde civile, mais qui, légalement, n'ont pas le droit de se présenter aux prochaines élections législatives au nom du parti dissous, auraient, faute de mieux, trouver la parade qui leur convient pour jouer un rôle avant le prochain scrutin. En faisant quoi? Tout bonnement en invitant leurs ouailles à boycotter les élections comme le RCD et le FFS se sont complu à le faire depuis qu'ils ont perdu leurs marques dans la révolte de Kabylie. Une attitude, on le devinerait aisément, qui n'a pas dû agréer le MNR en tant que premier parti concerné, ni la formation Ennahda qui aspirait faire le plein dans le même gisement, encore moins Taleb Ibrahimi qui, depuis son échec devant le refus du ministre de l'Intérieur de lui accorder un agrément pour son parti Wafa était resté dans la réserve, et qui cette fois n'a pas hésité à faire parler de lui en poussant ses amis candidats indépendants à défendre le fanion de l'islamisme radical. A l'instar du MNR et de Ennahda, Taleb Ibrahimi aurait voulu lui aussi se saisir des voix de l'ex-FIS pour les orienter vers ses amis candidats... Avec tous ces tiraillements entre factions qu'on aurait cru nageant en pleine cohésion il y a peu, on se demande s'il en restera quelque chose après le 30 mai même si, sous cape, ils font des efforts titanesques pour rejoindre les partis «démocrates» dans le camp des empêcheurs de tourner en rond.