Ils se seraient fourvoyés en surestimant la portée du danger qui menace la planète. La menace terroriste est-elle sous-estimée ou surestimée à travers le monde? Cette question partage les experts et les spécialistes en la matière. Des rapports contradictoires sont publiés dans ce sens. Une étude canadienne élaborée sur «la sécurité humaine», confirme que «les experts se seraient fourvoyés en surestimant la portée de la menace terroriste sur le monde». Les experts canadiens soutiennent leur thèse par un bon nombre de facteurs liés, notamment, à la situation terroriste dans le monde. Ce rapport 2007, financé par les gouvernements canadien, norvégien, suédois, suisse et britannique, enregistre un déclin des attaques terroristes à l'échelle mondiale. Selon les spécialistes, ce point de vue est justifié par la baisse des attaques terroristes en 2007. Il témoigne d'une amélioration du paysage sécuritaire de l'Afrique subsaharienne. Les experts canadiens attestent que le nombre des conflits dans cette région a diminué de plus de la moitié entre 1999 et 2006. Selon la même source, le nombre des combats meurtriers a baissé de 98% durant la même période. En quelque sorte, ce rapport contredit quelques études américaines qui confirment l'augmentation des actes terroristes à travers le monde dans cette même période. Justifiant la différence dans l'élaboration et l'évaluation de la situation terroriste dans le monde, le même document fait remarquer que les organismes américains comptent les victimes de la guerre civile en Irak de la même manière que celles du terrorisme. Or, nuance le rapport, le meurtre intentionnel de civils en temps de guerre est un «crime de guerre» ou un «crime contre l'humanité» et non un acte terroriste. Poussant plus loin la réflexion, les Canadiens estiment que même en comptabilisant les données du «terrorisme» en Irak, le nombre des victimes du terrorisme dans le monde a sensiblement baissé. Document souligne que les actes terroristes ont reculé de 40%. Le rapport note, également, un repli du soutien à l'organisation Al Qaîda dans le monde musulman. Ce témoignage intervient au moment où quelques pays passent à l'offensive en matière de lutte contre le terrorisme. Le monde entier s'est mobilisé à la lutte, «tous ensemble» contre la menace terroriste. C'est ce qui contredit, en quelque sorte, la thèse des Canadiens. Nombreux sont les chefs d'Etat qui appellent à la consolidation des efforts et la coopération sécuritaire entre les pays de la planète. Ce sujet a été au milieu des discussions de la réunion des ministres de l'Intérieur de la Méditerranée occidentale, tenue jeudi à Nouakchott. Les participants ont conclu que le terrorisme a changé d'envergure dans la région Maghreb-Sahel. Il passe, selon les participants, d'un terrorisme limité à tel ou tel pays à un «terrorisme de zone». Ce qui laisse entendre que la lutte aujourd'hui ne se limite pas seulement à un pays seul, mais elle s'inscrit beaucoup plus dans le cadre de la lutte selon les régions. C'est le cas de la coopération entre les pays de l'Afrique du Nord et des pays européens qui essayent de mettre en place une stratégie commune pour protéger le Vieux Continent.