Il s'agit d'alerter les décideurs sur l'imminence du danger qui guette notre planète. Mandatés par l'ONU, 500 climatologues du monde entier sont en réunion depuis hier, au siège de l'Unesco à Paris pour se prononcer sur les changements climatiques qui menacent le devenir de la terre. Le conclave de ces éminents experts sera sanctionné, le 2 février prochain, par l'adoption d'un texte résumant le 4e rapport du Giec, élaboré à partir de plusieurs milliers d'études publiées depuis 2001. Le résumé sera transmis aux décideurs du monde, aux fins de prendre les mesures qui s'imposent pour sauvegarder la planète. Les changements climatiques ou le réchauffement climatique s'est imposé depuis plus d'une décennie, parmi les thèmes que l'on ne peut omettre dans les grands rendez-vous internationaux et régionaux. Il a figuré parmi les axes principaux ayant été débattus par les grands décideurs de ce monde, lors des travaux du forum de Davos, tenu la semaine dernière. Les Africains ne sont pas en reste, le 8e sommet de l'Union africaine qui se tient, hier et aujourd'hui, à Addis-Abeba a intégré, dans son ordre du jour, la question climatique au côté des sujets brûlants du Darfour et du conflit en Somalie. Loin des constats sommaires, le dernier rapport du Giec a fait un diagnostic des plus préoccupants en prévoyant une hausse des températures moyennes de la planète, allant de +1,4 °C à 5,8 °C, d'ici la fin du siècle par rapport à 1990. Avec ces estimations, une moyenne de +3 °C, les experts estiment la situation très critique car au-delà d'un réchauffement de 2 °C, l'adaptation de la planète serait pratiquement impossible. La fonte des glaces, la dilatation des océans, la désertification ainsi que la récurrence des cyclones et autres manifestations atmosphériques destructrices ont été désignées comme étant les retombées directes du réchauffement de la terre. L'augmentation du niveau des mers se situerait, selon certains experts, entre 28 à 43cm, avant la fin du siècle en cours. Il est à souligner, quant à ces données, que les estimations des experts sont caractérisées par des divergences, parfois importantes mais qui s'accordent, toutefois, à considérer le phénomène comme un danger imminent. Le gaz à effet de serre (Ges) est considéré, par les experts, comme le premier facteur du réchauffement de la terre, dont la température a augmenté de près de 0.8% depuis le XIXe siècle. La teneur en gaz carbonique de l'air est passée, de 280 parties par million (ppm) avant l'ère industrielle à 379 en 2005. Cet état de fait est à l'origine, estiment des expert du Giec, de 70% du réchauffement en cours, provenant directement de la combustion du charbon, du pétrole et du gaz naturel. Lesquelles ressources représentent 80% des énergies utilisées actuellement à travers le monde. Les émissions de gaz carbonique augmentent à une cadence de plus de 3% par an entre la période allant de 2000 à 2005. Le rapport du 21 février devra être plus affiné que le précédent étant donné les progrès réalisés en matière de recherche dans ce domaine et l'intérêt de plus en plus important accordé par l'opinion internationale à la problématique du changement climatique. Cependant, la véritable difficulté n'est pas liée au diagnostic mais se situe au niveau de la mise en application des recommandations des protocoles et autres conventions. Il est à rappeler, à cet effet, que le protocole de Kyoto, élaboré en 1997 sur la base des conclusions de Giec et portant sur la diminution des émissions à effet de serre, n'a pas été ratifié par les Etats-Unis d'Amérique et la Chine, pourtant premiers pollueurs du monde.