C'est le moment de s'attaquer au fond du problème au risque de voir ressurgir la grogne sociale dans la région, estiment les membres de la mission. La mission parlementaire d'information dans les événements de Berriane a présenté samedi, un compte rendu verbal au président de l'Assemblée populaire nationale (APN) M.Abdelaziz Ziari, apprend-on de sources proches du dossier. La mission a procédé dès son arrivée sur les lieux des affrontements du 6 mai dernier, à des contacts avec les autorités locales et les repentants des deux communautés. «Des tentatives ont été faites afin de rapprocher les points de vue des deux parties dans un seul objectif: celui de rétablir la sécurité dans la région», précise M.Bachir Djarralah, membre de la mission d'information et député MSP. «Nous avons informé Ziari que des efforts considérables sont fournis par l'Etat pour gérer cette crise», ajoute notre interlocuteur. Ce député de la wilaya de Ghardaïa rejette la thèse selon laquelle les élus locaux ont failli à leur mission. Il estime que bien au contraire, «ces derniers sont toujours à l'écoute des préoccupations des citoyens». Des initiatives sont menées par les députés et par les membres des assemblées locales pour désamorcer la crise. Mais voilà que, selon ses dires, il y a des problèmes qui ne peuvent être gérés que par l'Etat. Dans ce sens, notre source lance un message très significatif: «C'est le moment de s'attaquer au fond du problème au risque de voir ressurgir la grogne sociale.» Le message est purement politique. La mission d'information a, en effet, clairement signifié à M.Ziari qu'aucune marge d'erreur n'est tolérée dans la gestion de cette crise. Le bricolage politique et les solutions conjoncturelles ne feront qu'alimenter le malaise dans la région. Rappelons que lors de son passage à Ghardaïa, le ministre de l'Intérieur a insisté sur le fait que cette wilaya a bénéficié de 182 milliards de DA, entre 1999 et 2008, au titre du programme d'équipement de l'Etat. Cet important programme a permis, selon lui, la prise en charge des préoccupations liées aux besoins fondamentaux des citoyens et d'assurer la réalisation et la réhabilitation des infrastructures de base nécessaire, à son développement, a-t-il dit. Il a, également, fait savoir que, durant la même période, plusieurs projets ont été achevés dont, notamment, la réalisation d'un aéroport pour une enveloppe de 2,15 milliards de DA répondant aux normes internationales avec une piste principale de 2,8km. Concernant le domaine de l'habitat, plus de 35.000 logements ont été réalisés, soit plus de 19.000 ruraux, 8400 sociaux locatifs et plus de 890 participatifs. Selon le ministre, l'Etat rejette, pour sa part, toute responsabilité dans cette situation de crise. D'ailleurs, le ministre privilégie la thèse «de conflit ethnique.» Justement, la mission a-t-elle pris connaissance des tracts et des documents incitant à la violence et au nettoyage ethnique révélé par le ministre d'Etat, M.Yazid Zerhouni? A ce propos, M.Djarralah rappelle que la mission d'information n'a ni les moyens ni les prérogatives d'enquêter: «Une mission attribuée aux services de sécurité.» «Notre travail a un caractère sociopolitique», souligne-t-il. Par ailleurs, nous apprenons que le rapport final sera déposé sur le bureau de l'APN dans une quinzaine de jours. Le tribunal correctionnel de Berriane (Ghardaïa) a prononcé samedi des peines allant de deux ans de prison ferme à l'acquittement pour un groupe de personnes accusé dans les événements qu'a connus dernièrement la région de Berriane. Ce groupe constitué de 22 personnes est accusé, indiquent des sources judiciaires de Ghardaia, «d'attroupement avec arme blanche sur la voie publique, destruction des biens d'autrui, coups et blessures». Le tribunal a prononcé une peine de deux ans de prison ferme et une amende contre une personne, une peine d'un an de prison ferme a été prononcée contre 13 personnes, alors que deux autres mis en cause ont été condamnés à six mois de prison ferme assortis d'une amende de 5000DA. Le tribunal correctionnel de Berriane a relaxé six autres personnes. Les derniers événements de Berriane ont fait deux morts et des dégâts matériels.