La maltraitance contre les enfants et les femmes reste un sujet tabou au sein de la société. Le centre Repère «Lewhi» de prévention et de soutien aux enfants et aux femmes maltraités, a organisé ce samedi à la Maison de la culture de Tizi Ouzou, une journée de sensibilisation sur le fléau de la violence que subit cette tranche de la population. Les visiteurs étaient très nombreux à venir profiter des conseils et des orientations des jeunes organisateurs. Le responsable des expositions, abordé, donnera un chiffre effarant et révélateur sur l'étendue des violences et des maltraitances subies. En effet, les psychologues et les médecins de ce centre, révèlera-t-il, ont eu à intervenir directement dans 46.000 cas. Cette journée de sensibilisation permettait également aux citoyens de visiter des expositions sur la prévention contre les maladies sexuellement transmissibles comme le sida. Le centre a mis à la disposition des visiteurs des équipes composées de psychologues, de médecins et de conseillers juridiques afin d'apporter les éclaircissements et les conseils nécessaires sur les questionnements souvent refoulés par la force du tabou. Une autre exposition était réservée à la vulgarisation des activités du centre, affilié à la Ligue de prévention et de sauvegarde de la jeunesse et de l'enfance. Cette structure organise des campagnes de prévention, des groupes de paroles, de l'écoute et de l'orientation ainsi que des formations de bénévoles et des cours de sensibilisation toujours en direction des femmes et des enfants. Quant à la maltraitance contre les femmes et les enfants, les expositions étaient surtout des conseils et des orientations délivrés aux visiteurs par voie d'affichages et de conseils donnés par les encadreurs du centre. Lors de cette manifestation, il est révélé tout le mal qu'engendre le silence sur ces agissements. Sous le thème «Ensemble pour la non-violence», les animateurs expliquaient et orientaient sur les voies d'un exercice non violent. Des méthodes qui ont scientifiquement prouvé leur efficacité à faire parler les victimes de viol et d'actes de maltraitance. Par ailleurs, si cette journée est riche en enseignements pour les visiteurs, il est à signaler que les animateurs regrettent qu'il ne leur soit pas donné assez de moyens matériels et financiers. Ces jeunes diplômés pour leur écrasante majorité aspirent à un jour où ils auront les moyens de se déployer dans toute les localités car, estiment-ils, c'est dans le milieu rural qu'ils relèvent le plus grand nombre d'actes de violence. Enfin, ce centre lance un appel aux autorités concernées pour leur attribuer un numéro vert car, jusqu'à présent, c'est avec ses petits moyens qu'il assume les factures.