Ce sont les trois pays les mieux placés pour remporter le trophée. La France, l'Italie, l'Allemagne: voilà les favoris des bookmakers pour l'Euro-2008 qui commence aujourd'hui, où il faudra forcément avoir un oeil sur l'Espagne de Torres et le Portugal de Ronaldo, et guetter l'émergence d'un candidat inattendu rêvant d'imiter la Grèce, victorieuse en 2004. Tout le monde a déjà coché sur son calendrier le 22e match de cet Euro, le 17 juin à Zurich, pour le choc du groupe C, celui «de la mort». Ce sera l'heure des retrouvailles entre la France et l'Italie, les finalistes du Mondial-2006, qui ne se quittent plus après avoir chahuté les qualifications de ce championnat européen entre «clasico» et polémiques sans fin. Et, cadeau supplémentaire du tirage au sort, une demi-finale entre ces deux meilleurs ennemis est possible. Tous les ingrédients savoureux sont déjà réunis sur le papier, comme le duel entre Ribéry et Toni, stars et équipiers au Bayern Munich, ou encore les retrouvailles des Bleus avec Materazzi, l'enfant terrible qui avait provoqué «Zizou» et ce fameux coup de tête. Gare à ne pas trop se focaliser là-dessus, car la Roumanie et les Pays-Bas sont aux aguets dans cette poule. Au petit jeu des pronostics, 12 des 16 sélectionneurs de l'Euro voient les Bleus soulever le 29 juin à Vienne la Coupe Henri-Delaunay. Et qu'en pense Raymond Domenech? Bien avant le Mondial-2006, le sélectionneur avait donné rendez-vous au 9 juillet, jour de la finale à Berlin. Son équipe y était, mais avait perdu, et Zidane sur un coup de tête, et le match aux tirs au but contre la Nazionale. Cette fois, Domenech s'est fait plus précis: «Pour moi, c'est la France qui va être championne d'Europe et l'Allemagne a toutes les chances d'être en finale, son groupe est plus simple.» Et l'Italie alors? Certes, les Azzurri viennent de perdre Cannavaro: «Un grand nom, un grand joueur fondamental dans le jeu, une grande personnalité», comme l'a résumé Marco van Basten, sélectionneur des Pays-Bas. Mais en 2000, Buffon s'était bien fracturé une main juste avant l'Euro et les Italiens étaient allés jusqu'en finale, alors battus par la France. Cette fois encore, même sans leur clé de voûte, les champions du monde paraissent bien charpentés. Pour l'Allemagne, la voie semble déjà toute tracée dans un groupe B presque trop facile: en dehors de la Croatie et sa petite perle Modric, à l'étrange ressemblance physique avec Johan Cruyff, on ne donne pas cher de la peau de la Pologne et de l'Autriche, les deux néophytes de cet Euro. La Mannschaft devrait refermer, sans problème, le 8 juin contre la Pologne, un chapitre douloureux de douze années sans une victoire dans un Euro depuis sa victoire finale en 1996 et le but en or d'Oliver Bierhoff. Il y a quatre ans, dans son Euro à la maison, Cristiano Ronaldo n'était qu'une promesse. Aujourd'hui, c'est «LA» vedette planétaire, celui à qui on promet déjà le prochain Ballon d'Or. Mais cette récompense individuelle passera forcément par une performance avec le Portugal, finaliste malheureux de la dernière édition. Le joyau de la couronne de Manchester United le sait. A lui d'assumer dans un groupe A qui compte la République tchèque, demi-finaliste du dernier Euro, la Turquie et la Suisse. Ces deux derniers pays ont un contentieux à régler depuis un match de qualification pour le dernier Mondial qui avait fini en pugilat. Attention les yeux! Dans le groupe D, l'Espagne compte sur un «Kid» qui a bien grandi à Liverpool, Torres, pour redonner du tonus à ses couleurs délavées par tant de déceptions dans les tournois majeurs. Dans la poule des Espagnols, il y a la Grèce, tenante du titre attendue qui pourra difficilement refaire le coup du Portugal, la Suède, trop inconstante, et la Russie. Et si c'étaient eux, les Russes, le fameux outsider? Après le succès surprise du Zenit Saint-Pétersbourg en finale de la C3 et une finale de Ligue des champions organisée à Moscou, les Russes et leur sorcier néerlandais Guus Hiddink ne rêvent que de ça, jouer les trouble-fêtes.