Les pays développés doivent se rendre à l'évidence que l'époque où le baril coûtait 30 dollars est révolue. L'Algérie, à l'image de tous les pays exportateurs de pétrole et de gaz, est confrontée à une véritable menace d'ordre politico-économique. La dépendance de plus en plus croissante des économies des pays développés à ces ressources naturelles, fait du pôle énergétique une cible ou une source de convoitise pour ses partenaires. C'est la raison pour laquelle l'Algérie doit se prémunir contre ces risques, à travers notamment la mise en place de mécanismes de protection interne. Si l'ère des guerres militaires est révolue, la guerre énergétique elle, ne fait que commencer. C'est en substance ce qu'a défendu hier, M.Nicolas Sarkis, directeur du Centre arabe d'études pétrolières et de la revue Pétrole et gaz arabes, invité aux 4es journées d'études parlementaires sur la défense nationale, ayant pour thème: «La défense économique», organisées par la chambre haute du Parlement. Nicolas Sarkis avertit que les pressions sur les pays exportateurs de l'or noir et du gaz ne cesseront d'augmenter. L'objectif principal étant de les amener à augmenter la production pour faire baisser les cours du pétrole. Allons-nous vers un troisième choc pétrolier? La guerre des prix modifiera-t-elle la relation entre les pays producteurs et les pays importateurs des hydrocarbures? Deux thèses écartées par Nicolas Sarkis qui révèle l'existence de facteurs structurels pesant lourdement sur le marché pétrolier. Il s'agit, notamment de l'équilibre très serré entre l'offre et la demande du pétrole sur le marché international. «Cette situation s'est amplifiée davantage par le fait que la majorité des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ont atteint leurs capacités maximales de production», soutient-il. Ces pays ont procédé, rappelle-t-on, à plusieurs augmentations du quota de leur production sur le marché. «Le choc intervient quand il y a une possibilité de réguler l'offre selon les besoins du marché, or, à l'heure actuelle cette possibilité est complètement écartée. On ne peut plus augmenter la production.» Les pays développés, dans ce contexte, doivent se rendre à l'évidence que l'époque où le baril était cédé à moins de 30 dollars est révolue, souligne le conférencier. Une lecture confortée par la réalité imposée par le marché pétrolier. «Cette hausse est due essentiellement à des facteurs conjoncturels et structurels.» Et il n'y a pas que le facteur de l'offre qui entre en jeu. La baisse du taux de raffinage aux USA et en Europe, la situation géopolitique au Moyen-Orient poussent les prix à la hausse. M.Mahmoud Khoudri, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, a exposé la stratégie du gouvernement pour renforcer les mécanismes de défense économique. Pour lui, la priorité doit être donnée à la modernisation des secteurs de l'agriculture, de la pêche, des services, du tourisme et des télécommunications.