Le président du club des Canaris met en exergue «le manque de maturité» de son entraîneur. Moussa Saïb n'est plus entraîneur de la JS Kabylie. C'est l'information rapportée vendredi après-midi par la presse saoudienne qui le donne comme signataire à l'équipe saoudienne de Nadi El Watani (1ère division). Elle indique que l'intéressé est parvenu à un accord avec le président de ce club, Mohamed El Kadhi, qui lui aurait garanti carte blanche pour le recrutement de joueurs étrangers, susceptibles de venir renforcer l'effectif de Nadi El Watani. Il s'agit là d'une surprise mais qui n'est pas énorme pour celui qui connaît le football algérien et ses renversements de situation. Surprise, en effet, parce que Saïb n'avait eu de cesse de déclarer, avant de partir en vacances, que tout était O.K. pour un nouveau départ avec la JSK. «Pour nous, il n'y avait aucun problème de ce côté-là, nous a dit Moh Chérif Hanachi, le président de la JSK lorsque nous l'avons contacté hier matin. Il y a un semaine, des dirigeants du club et moi avions tenu avec lui une réunion à l'hôtel Mercure et nous avions arrêté les grandes lignes de la reprise des entraînements, une reprise qui doit se faire le 20 juin au lieu du 25 juin comme décidé auparavant. Notre seul souci concernait l'effectif puisque le problème de l'entraîneur ne se posait pas. Imaginez alors, mon étonnement, lorsque j'apprends, par la Radio, que Saïb venait de signer dans un club saoudien.» Et Hannachi d'ajouter: «Je n'ai rien contre le fait qu'il parte. Ce qui me chagrine, c'est qu'il l'ait fait sans nous aviser. La moindre des politesses de sa part aurait été de nous avertir pour qu'on prenne nos dispositions. Je remarque qu'en cette occasion, il n'a pas fait preuve de maturité.» Ce départ ne semble, pourtant, pas perturber outre mesure, le président de la JSK. «Vous savez, Saïb ou un autre, c'est la même chose. Ce n'est pas cela qui va détruire la JSK. Nous avons fait face à des situations beaucoup plus complexes. Il n'y a pas que Saïb sur terre. D'ailleurs, dès l'annonce de son départ, je n'ai pas cessé d'être assailli par des managers qui me proposaient des noms pour le remplacer.» A ce propos, il nous a révélé, qu'il prendra son temps pour choisir. «Ce qui importe, c'est de trouver un bon entraîneur, qu'il soit algérien ou étranger. Le marché algérien est, cependant, assez réduit pour cela. En tout cas, le jour de la reprise du 20 juin, la JSK aura un nouvel entraîneur.» Ce dernier devrait trouver un effectif remodelé mais pas en profondeur. «Nous sommes champions d'Algérie, nous a dit Hannachi. Ce serait un crime de tout chambouler.» En plus de la promotion de 4 juniors du club, il nous a fait savoir que la JSK a, déjà, enrôlé Boukria du NAHD, Belaoued de l'USM Blida, Boudjelid du CABBA et Berchiche du WA Rouiba. «Nous sommes en contact avec d'autres joueurs dont vous connaîtriez les noms bientôt.» En ce qui concerne le joueurs libérés, Hannachi nous a fait savoir que Harkat et Saïbi étaient partants alors que la cas de Hemani était toujours en suspens. «Hemani doit savoir que c'est la JSK qui l'a fait et non le contraire. S'il veut rempiler, grand bien lui fasse. S'il souhaite partir, nous ne le retiendrons pas. Des attaquants, la JSK saura toujours en trouver.» La JSK sera de retour sur le terrain à compter du 20 juin pour un stage de remise en train qui pourrait s'effectuer en altitude. «Nous pourrions choisir Yakouren», nous a révélé Hannachi. Après cela, le club de la Kabylie se tournera vers le tour de repêchage de la Coupe de la CAF qui doit l'opposer au mois de juillet au club camerounais Astres de Douala. «Très sincèrement, cette Coupe ne nous intéresse pas mais nous la jouerons tout en défendant nos chances. Cette participation aux compétitions africaines nous revient très cher. Rien que pour les deux tours de la Ligue des Champions, nous en étions à 1,3 milliard de centimes de dépenses. Et pour le match contre Astres, on évalue une dépense de l'ordre de 6 millions de dinars. Cela ne peut plus continuer ainsi. Il faut faire une application stricte de la loi sur le sport et la prise en charge des compétiteurs algériens sur la scène internationale.» Enfin, nous avons abordé avec le président de la JSK le sujet de la réforme du championnat. «Franchement, on s'apprête à faire du n'importe quoi avec un championnat à blanc. Si on veut tuer le football algérien, on n'a qu'à agir de la sorte. Je suis prêt à accepter une D1 à 20 clubs ou à 2 groupes de 12, mais il faut garder l'esprit compétitif. J'ajoute que celui qui perd et descend doit accepter le verdict. C'est la loi du sport et du football.»