Le traditionnel message du Président aux travailleurs n'a pu éviter d'aborder l'inamovible sujet des prochaines législatives. Le Président Abdelaziz Bouteflika a adressé un message aux travailleurs, en écrivant au secrétaire général de l'Ugta, à l'occasion de la fête du 1er Mai. Un message qu'il a voulu très optimiste en dépit des graves difficultés que traverse le pays et de la conjoncture défavorable sous laquelle se présentent les événements. «La célébration du 1er Mai intervient cette année dans une conjoncture particulière marquée par d'importantes échéances à même de contribuer à l'élimination des séquelles de la crise dont souffre notre pays depuis une décennie, voire plus.» C'est en ces termes que commence le message du Président de la République au monde du travail. Un message qui semble se placer dans l'après-terrorisme, de la fin de la crise politique et de la relance de la croissance économique. Cette vision des choses se confirme à mesure de la lecture du texte qui n'évoque nullement le terrorisme, accordant, en revanche, une large place aux législatives du 30 mai prochain. Au plan politique, écrit Abdelaziz Bouteflika, «les élections législatives permettront de renforcer la légitimité de nos institutions et le caractère démocratique de notre vie politique nationale, à travers l'expression libre de la souveraineté populaire. Nul doute que la réussite du prochain scrutin nous permettra de franchir un pas important vers la réalisation de notre objectif commun, en l'occurrence la paix, la stabilité, la justice et la prospérité.» Faut-il entendre par là que le cap est maintenu même si un certain nombre de partis ont émis de sérieuses réserves par rapport à leur participation ou pas à ces élections. Le chef de l'Etat, à travers ce rendez-vous électoral, compte évidemment franchir le pas ultime précédant le début des réformes économiques et sociales qui constituent, comme chacun sait, la pierre de touche du programme de redressement du Président Bouteflika. A ce sujet, le chef de l'Etat indique: «Ce mois de mai coïncide avec la mise en oeuvre du programme de soutien de relance économique, qui vise essentiellement à réunir les conditions du retour de la croissance économique durable et à créer un grand nombre de postes d'emploi, afin de répondre à l'importante demande, notamment des jeunes, et les intégrer dans le monde du travail.» Tout en admettant que la résorption du chômage est une entreprise de longue haleine, le Président de la République précise: «L'adaptation de notre économie aux normes de gestion mondiale permettra de réunir les conditions les plus adéquates à même de garantir une insertion graduelle et réussie dans l'économie mondiale.» Si le Président, dans son message, défend l'accord d'association récemment conclu entre l'Algérie et l'UE, il n'a, en revanche, soufflé mot sur le plan de privatisation tous azimuts que se propose de lancer le ministère de la Restructuration, et qui a soulevé, hier, la colère de la Centrale Ugta.