Il faut optimiser la formation des étudiants ainsi que les formateurs de médecine dans le domaine de l'éthique médicale. C'est ce qu'a déclaré hier à Alger, le doyen de la faculté de médecine d'Alger et le président du Conseil national d'éthique des sciences de la santé, le professeur Moussa Arrada. Lors du deuxième séminaire algéro-français sur l'éthique médicale, le doyen a expliqué qu' «il est important d'améliorer les connaissances des enseignants dans le domaine de l'éthique afin d'être en conformité avec les standards internationaux dans le cadre de la formation». Pour le Pr Moussa Arrada, la santé des personnes n'a jamais été un jeu. La formation à la faculté de médecine d'Alger rencontre de moins en moins de lacunes. Face au manque de moyens, la qualité de l'enseignement laisse à désirer. La faculté dispose de 1547 professeurs pour 17.000 étudiants, soit 1 professeur pour 10 étudiants. Moussa Arrada a indiqué qu'«aujourd'hui la médecine ne suffit plus dans l'enseignement.» Avant d'ajouter qu'«il faut aller vers l'ouverture de nouvelles spécialités telles que la gériatrie». La gériatrie est la médecine des personnes âgées. Elle s'intéresse plus spécifiquement à la santé des personnes âgées (physiologie du vieillissement et maladies des personnes âgées). De son côté, le président de la commission de l'éthique de la faculté de médecine d'Alger, le professeur Amer Lamara Mahamed, a souligné que «la prise en charge des personnes malades en fin de vie est indispensable.» Une formation d'éthique pour les futurs médecin est extrêmement nécessaire afin d'éviter la douleur et la souffrance aux malades et spécialement les malades du cancer. Ces derniers vivent une solitude qui peut être encore plus nuisible sur leur santé morale. Un accompagnement affectif est plus que nécessaire. Selon lui, cet accompagnement se fait à travers une assistance médicale et surtout familiale. Les hôpitaux d'aujourd'hui sont un lieu déshumanisé. Le professeur Amer Lamara Mahamed explique que «le personnel de ces lieux considère et traite les malades comme des chiffres classés par ordre alphabétique qu'il faut soigner». Il y a comme une déchéance de la personne humaine. A ce sujet, le professeur a indiqué que «les psychologues ont souvent été marginalisés alors qu'ils ont un rôle très important dans l'accompagnement des personnes en fin de vie». D'autre part, concernant les essais cliniques, le doyen de la faculté de médecine a déclaré que ces derniers ont été arrêtés à cause des dépassements constatés chez certains médecins.