L'équipe béjaouie a souffert mais a su attendre son heure pour s'imposer dans la série des tirs au but. Il était écrit quelque part que la JSM Béjaïa remporterait cette Coupe d'Algérie. Au bout de 120 minutes de jeu et d'une série de tirs au but pleine de suspense, l'équipe de la Cité des Hammadites a réussi dans son entreprise de remporter le premier titre national de son histoire. Un sacre obtenu de haute lutte face à un WAT qui a dominé toute cette finale, mais n'a pas su concrétiser sa supériorité. On s'attendait à ce que chacune des deux équipes débute ce match avec prudence, histoire de prendre ses marques. Il n'en fut rien dans la mesure où le WAT ne se gêna point de porter en attaque dès les premiers instants de la rencontre, obtenant deux corners à la 2' et à la 4'. Sur le second, le ballon parvint dans les pieds de Djalit lequel, après un contrôle du pied droit, enchaîna par un tir qui alla heurter le montant gauche du but béjaoui. Une immense frayeur traversa les rangs de la JSMB dont les joueurs avaient du mal à se trouver sur le terrain, au contraire des Tlemcéniens dont la mobilité et la rapidité d'exécution étonnaient l'assistance. Toutefois à la 10', il y eut une alerte dans le camp du WAT avec une percée de Belakhdar sur le côté gauche et dont le centre en retrait vers un Belkheir démarqué fut enrayé in extremis par Kheris. Ce ne fut là, à vrai dire, qu'une petite occasion qui ne démobilisa pas les Tlemcéniens, lesquels au fil des minutes, devaient prendre de l'ascendant sur leurs adversaires grâce à un jeu plus fluide et surtout efficace au milieu du terrain où les Béjaouis avaient perdu pied. Boukessassa surprend tout le monde Le danger devait, alors, être enregistré beaucoup plus dans le périmètre du gardien béjaoui N'jeukam qui eut la chance, à la 20', de voir un tir de Tiouli passer au-dessus de son but au moment où il était trop avancé. Quatre minutes plus tard, une ouverture de Benmoussa depuis l'aile gauche parvint dans les pieds de Djalit dans l'axe. Après avoir pivoté sur lui-même, ce dernier envoya un tir instantané sur lequel N'jeukam se détendit pour mettre le ballon en corner. Au beau milieu de la domination tlemcénienne, la JSMB trouva le moyen de porter un contre dangereux avec un centre de Ghazi au profit de Belkheir, lequel après avoir amorti le ballon de la poitrine, expédia un tir du gauche qui passa d'un rien sur le côté (29'). Cependant, le WAT repartit à la charge pour inquiéter l'arrière-garde béjaouie et à la 33', il fallut toute la promptitude de Megatli pour enrayer une combinaison Djalit-Tiouli qui allait réussir. Une minute plus tard, ce fut au tour de Tiouli d'alerter N'jeukam d'un tir à ras de terre sur lequel ce dernier relâcha un ballon que Djalit s'apprêtait à exploiter avant que Messali n'intervienne. Au moment où l'on croyait que le WAT avait la mainmise sur le match, il y eut une percée du Béjaoui Mosbah Deghiche sur le côté gauche, percée qui fut ponctuée d'une longue transversale qui alla trouver Ghazi posté sur le côté droit, à hauteur de la ligne des 18 mètres. Ayant à peine réceptionné le ballon, le longiligne attaquant béjaoui le transmit à Belkheir, lequel d'une tête servit un Boukessassa idéalement placé dans l'axe et qui ne se gêna pas pour ouvrir le score d'un tir du pied droit. Pour une surprise c'en était une, car jusqu'ici, on s'attendait plutôt à voir un but tlemcénien. On en était à la 39' et à ce moment-là, la JSMB semblait tenir le bon bout. Une JSMB qui devait rater le K.-O. juste avant la mi-temps avec un exploit de Ghazi qui mit dans le vent trois adversaires, se déporta sur le côté gauche et s'ouvrit le chemin du but, mais son tir passa au-dessus du but tlemcénien. Ce retard au score ne découragea pas le WAT qui allait prendre la direction des opérations dès la reprise du jeu en seconde mi-temps. Et à la 53', il y eut une monumentale bévue du gardien N'jeukam qui apprécia mal la trajectoire du ballon sur un centre de Boukiar et ne put le maîtriser en sortant. Cela profita à Benmoussa qui contrôla le ballon et le mit calmement dans le but vide, malgré la présence de deux défenseurs repliés sur leur ligne. Cette égalisation était amplement méritée pour un ensemble du WAT qui n'allait pas stopper sa domination puisque une minute après le but de Benmoussa, un centre de Chaib fut bien près d'être exploité, au second poteau, par Djalit. Et une minute plus tard, Rafik Deghiche put inscrire une second but mais il fut signalé hors jeu. La supériorité tlemcénienne était manifeste et le but «chauffait» comme sur l'action de la 63' où sur un centre de Kheris, Rafik Deghiche, placé au second poteau, remisa le ballon dans l'axe, mais personne ne l'avait suivi. Le show de N'jeukam N'jeukam devait se racheter de sa bévue sur le but du WAT à la 65' en sortant en corner un tir très appuyé de Tiouli qui prenait le chemin de ses filets. On vit ensuite la JSMB sortir de sa coquille pour mener quelques incursions dans le camp adverse mais sans grand résultats, car ses joueurs paraissaient comme étouffés par l'enjeu de la partie. Les dernières minutes virent le WAT reprendre son ascendant et N'jeukam se mettre en évidence par deux fois. Tout d'abord à la 86', lorsqu'il s'interposa miraculeusement sur une reprise instantanée de la tête de Boudjakdji, sur un corner de Benmoussa. Ensuite, à la première minute du temps additionnel en sortant de son périmètre pour contrer Djalit qui venait de «griller» la ligne béjaouie sur une ouverture de Boudjakdji. Physiquement, la JSMB était K.-O. debout et l'éventualité de jouer les prolongations n'était pas fait pour l'aider. Pourtant, les deux équipes ont «signé» pour trente minutes supplémentaires qui virent le WAT, certainement lui aussi fatigué, baisser le rythme. Cela permit à son adversaire de tenter quelques offensives mais toujours sans résultat. Du reste, la plus belle occasion de la première partie des prolongations fut tlemcénienne lorsque, sur un coup franc situé à une trentaine de mètres du but béjaoui, Benmoussa ajusta un tir du gauche qui envoya le ballon heurter la barre transversale. La JSMB venait d'avoir chaud. Et elle passera encore plus près de la catastrophe à la 108' sur une action de Dif qui servit, sur un plateau, un Benmoussa absolument seul mais dont le tir fut repoussé par N'jeukam, vraiment héroïque en la circonstance. Cet exploit du gardien béjaoui fut le dernier fait marquant de cette finale dont le vainqueur devait être désigné à l'issue de la série de tirs au but. Une série au cours de laquelle la JSMB allait se montrer la plus adroite en réussissant trois de ses essais contre un seul pour son adversaire. Dans cet exercice, il convient de mettre en exergue la performance du gardien camerounais de l'équipe béjaouie, Bruno N'jeukam, auteur de trois arrêts dans cette série. Celui dont la responsabilité sur l'égalisation tlemcénienne était engagée devenait le héros de cette finale et celui de toute une ville, voire d'une région. L'histoire retiendra désormais que la JSMB a attendu 72 ans pour conquérir son premier titre national.