Les sports mécaniques tentent de sortir de l'ornière. Le festival des sports mécaniques a lieu, depuis hier, dans la capitale de l'Ouest. C'est à partir d'Alger que le cortège des bolides mécaniques s'est ébranlé, hier matin, vers El Bahia. La première étape fut donc un rallye de régularité entre Alger et Oran. Et c'est dans cette dernière ville que prend effet aujourd'hui, le rallye de régularité, avec spéciale, c'est-à-dire un circuit en boucle. Alors que pour l'après-midi de jeudi, l'on prévoit un spécial «Jimkhana» c'est-à-dire une course qui rassemble autos et motos. Cet événement sportif se poursuivra vendredi à Oran, où les coureurs s'adonneront à une course de vitesse également en boucle, avant de regagner, samedi 5 juillet, Alger. Les frères Beggar, deux jeunes pilotes prometteurs, participent à cette course. Le sport mécanique est une discipline qui est en quête de reconnaissance. Néanmoins, elle semble avoir ses adeptes, de vrais passionnés du sport automobile. Contre vents et marées, ils tentent de perpétuer la tradition, de génération en génération. Les frères Beggar sont de ceux-là. Portrait: qui mieux que Beggar Mohamed et son frère Amine pour symboliser cette fougue et cet amour des circuits de course de vitesse? Contre moult écueils, mille fois à l'ouvrage, ils remettent la cognée. Il faut dire que ces jeunes pilotes vouent d'abord un grand respect à leurs ainés, ceux qui leur ont livré le précieux enseignement. Notamment le vétéran Touhami Beggar, qui n'est autre que l'oncle des deux frères et actuel président du club de Birkhadem, à Alger. Ce dernier, rappelons-le, s'est distingué, dès les années 60, accompagné alors de tout un encadrement familial propice à l'épanouissement de sa vocation. Ses prouesses à bord de la fameuse Dauphine Gourdini demeurent d'ailleurs vivaces dans les mémoires. L'autre oncle des frères Beggar est Abderahmane, lequel a su également marquer favorablement l'univers du sport automobile algérien, notamment au volant du monospace durant les années 80. Epris d'objectifs ambitieux, ces jeunes passionnés ont pour espoir de participer à des compétitions internationales. Leur parcours plaide en tout cas pour une carrière prometteuse dans ce sens. Ainsi, Mohamed, deux fois champion d'Algérie, en catégorie série améliorée, en 1998 (course de vitesse) et en 2007 (course de côte), trois trophée Ramadhan (2004, 2005, 2006) tout un actif donc et une riche expérience dans les sports mécaniques depuis plus de onze ans. Amine, quant à lui, brandit un CV où l'on remarque le titre de vice-champion d'Algérie en 2006 (catégorie prototype -course de côte) et champion d'Algérie en 2007, course de côte, en catégorie prototype, deux trophées Ramadhan 2005 et 2006 dans sa catégorie. Soit un parcours de quatre années, et déjà prometteur. Contacté par nos soins, Beggar Mohamed a tenu à faire part de son désir de voir les sports mécaniques reconquérir leur vraie place au sein des autres disciplines sportives dans notre pays. Selon lui, cette spécialité serait encore non appréciée à sa juste valeur et donc marginalisée. Ce que confirme, au demeurant, M.Ouchaoua Rabah qui se présente comme un parrain des deux frères et qui tente de contourner les entraves qui se dressent devant eux. Selon ce responsable, les sports mécaniques dans notre pays ne bénéficient pas de toute la propagande voulue. Ils pâtissent, ajoute-t-il, d'un cruel manque d'information. Notre interlocuteur donne pour exemple les cinquante pilotes disséminés à travers les clubs nationaux et qui sont royalement ignorés, faute d'information. Il poursuit que les sports mécaniques ne récoltent qu'à peine plus de un milliard de centimes, alloué par la Fédération- pour le fonctionnement annuel. En effet, et comme l'étayent les principaux concernés, le sport automobile s'avère être une voie de sacrifice qui aura laissé plus d'un sur le pavé.