Mettre la vie des consommateurs en danger ne figure pas parmi les soucis des commerçants. Insalubrité, manque d'hygiène...sont autant de conditions dans lesquelles exerce cette catégorie, tentée par le gain facile. Devant cette situation alarmante, le département du commerce semble prendre les choses en main. «Les équipes de contrôle de la qualité et de la répression des fraudes ont effectué 148.000 interventions au niveau national durant le premier semestre de l'exercice en cours», a affirmé, lundi à Alger, le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub. Cette opération menée par des agents spécialisés, a permis de constater 26.000 infractions ayant donné lieu à 24.000 poursuites judiciaires introduites. Ce travail minutieux a permis, également, «de procéder à la fermeture de 1200 locaux commerciaux», a indiqué le premier responsable du commerce lors du coup d'envoi du départ de la caravane nationale de sensibilisation et de prévention des intoxications alimentaires, en présence du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Saïd Barkat. Chaque année, des poursuites en justice ont été constatées, des locaux ont été fermés...sans que le phénomène ne régresse. Il est certainement temps, comme s'accordent à dire les orfèvres en la matière, de procéder à des sanctions plus sévères. Les amendes «insignifiantes», ne font plus peur aux fraudeurs. Le tableau noir qu'a brossé le ministre démontre combien la situation est inquiétante. D'ailleurs, il y a lieu de souligner que «les équipes de contrôle des produits importés au niveau des frontières ont refusé l'entrée de 1300 produits pour non-conformité aux standards nationaux en vigueur, notamment l'absence de la marque ou de la composante du produit», poursuit M.Djaâboub. S'agissant des cas d'intoxication alimentaire, le ministre a précisé qu'une baisse, légère soit-elle, a été enregistrée. Chiffres à l'appui, il a précisé que ces cas sont passés de 4000 en 2006 à 3500 durant l'année précédente. Et de préciser que les opérations de contrôle menées ont démontré que 35% des cas d'intoxication sont dus à la consommation de viande alors que les produits laitiers sont à l'origine de 18% des cas d'intoxication. «Les analyses des laboratoires effectuées durant l'exercice écoulé, ont révélé que 40% des échantillons pris sur les produits de consommation, notamment les viandes, les produits laitiers et les boissons, étaient non conformes», a fait observer le ministre. La majorité des cas d'intoxication alimentaire sont causés par la consommation d'aliments dans les fast- foods et les restaurants, malheureusement réputés par leur manque d'hygiène. Par ailleurs, le ministre a rappelé que 326.000 opérations de contrôle et de répression de la fraude ont été effectuées durant l'année 2007. Ces opérations ont permis de poursuivre en justice 44.600 commerçants impliqués dans 48.000 infractions. Aussi, on a constaté la fermeture de 4330 locaux et l'interdiction d'accès à 16.400 produits importés non conformes. S'exprimant sur un sujet aussi sensible que celui de la santé du consommateur, le ministre a appelé, sans tergiverser, les collectivités locales à relancer les services communaux d'hygiène, représentant «le noyau principal du contrôle sanitaire et des prestations fournies aux consommateurs».