C'est pour la sixième fois que les terroristes s'attaquent à cette infrastructure gazière. Le gazoduc Hassi R'mel-Cap Djinet, dans la wilaya de Boumerdès, a, et pour la sixième fois depuis l'apparition du terrorisme, fait l'objet d'un sabotage. Ce jeudi à l'aube, vers 03h du matin, des riverains de l'infrastructure ont été réveillés en sursaut par le bruit de l'explosion suivie, par un violent souffle qui a fait penser au séisme de mai 2003. Ensuite, un incendie assez important, visible depuis Boghni, nous a finalement renseignés sur le fait. Le gazoduc traversant le massif entre Aomar gare, dans la partie nord-ouest de la wilaya de Bouira, et Draâ El Mizan, a été l'objet d'un sabotage à la bombe. Les gens, encore sous le choc de cette forte explosion, disent que les terroristes, qui peuvent facilement s'attaquer au gazoduc car à la portée de n'importe quel criminel, ont réussi, l'espace d'une journée, à priver l'usine électrique de Cap Djinet d'énergie et aussi de priver de gaz quelques foyers. Tous les gens rencontrés reviennent sur les bruits de l'explosion, l'incendie assez effrayant et aussi sur le fait que finalement, les terroristes n'ont réussi qu'à détériorer quelques mètres du gazoduc On nous explique à Draâ El Mizan que le clapet de sécurité a fonctionné et que le gaz qui a brûlé n'est, en somme, que ce qui est contenu dans la partie endommagée. D'autres montrent du doigt la région comprise entre Aomar, Kadiria et les hauteurs de Draâ El Mizan, disant que «c'est là qu'activent encore les quelques groupuscules terroristes qui souvent, font des incursions dans la région de Draâ El Miaan, Boghni et les Ouadhias». On nous présente des riverains de l'endroit où le gazoduc a explosé; ces citoyens disent encore tout tremblants: «Oui, on a eu peur avec le souffle de l'explosion et le bruit des bombes ajoutés à l'incendie, c'est tout simplement l'enfer. Ma maison est à environ 1000 mètres des lieux, à vol d'oiseau. Je peux dire que les enfants ont eu réellement peur, même s'il est vrai que ce n'est pas la première fois. Mais on se disait que le terrorisme est à sa fin...» Un autre citoyen intervient pour dire: «N'importe qui peut faire sauter une canalisation. Ce n'est pas pour autant que les terroristes soient aussi nuisibles qu'avant.» On précise que sur place, dès le lendemain matin (hier, ndlr), des équipes de dépannage étaient à pied d'oeuvre pour réparer les dégâts. Comme on poursuit: «Des foyers en certaines régions ont été privés d'électricité et de gaz, et la centrale électrique de Cap Djinet alimentée par ce gazoduc a dû être la cible des terroristes lors de cet acte.» A Draâ El Mizan comme dans la région, les gens affirment qu'«en faisant sauter le gazoduc, les terroristes signent en fait leur faiblesse». C'est parce qu'ils sont aux abois que les éléments armés qui ne peuvent s'attaquer aux forces de l'ordre qui les traquent partout, essaient ainsi de détourner ces dernières de leur traque afin que les groupuscules encore actifs dans ces régions, et notamment dans la région comprise entre Aomar au sud, Djebahia à l'ouest et Kadiria au nord-ouest de le wilaya de Bouira ainsi que Draâ El Mizan et Tizi Gheniff, puissent se mouvoir tranquillement. Ce qui est une erreur, car les forces de l'ordre, désormais au fait des tactiques terroristes, ne se laissent pas faire. Durant la journée de ce jeudi, les gens à Draâ El Mizan et dans la région n'avaient que ce sabotage pour sujet de discussion.