5000 boulangers ont baissé rideau entre 2003 et 2008. «L'organisation du secteur commercial et la création d'un réseau national de distribution est une mission gouvernementale et non uniquement dévolue à l'Union générale des commerçants et artisans algériens - Ugcaa». C'est là le contenu essentiel d'une déclaration du chargé de la communication et néanmoins porte-parole de l'Ugcaa, Boulenouar Hadj Tahar. S'exprimant lors d'une conférence de presse tenue hier à la Maison de la presse Tahar-Djaout, Boulenouar, qui reste optimiste quant à une réorganisation saine du secteur commercial, a estimé que tous les ministères concernés (Finances, Commerce, Transport, Environnement, Intérieur...) doivent s'impliquer dans cette mission. Parmi les points qu'il a évoqués, il a suggéré la création, ceci à l'instar de nombreux pays, d'un ministère qui serait chargé du commerce extérieur et un autre département délégué au commerce intérieur. Il a annoncé la création, en janvier 2009, de 15 fédérations régionales et de 48 Chambres pour les commerçants et artisans qui s'appliqueront à mieux encadrer cette profession et faire un travail de proximité efficient. Elles devraient, selon lui, être dirigées par des élus et non par le truchement de décisions ministérielles. Le secteur du commerce national intérieur a besoin d'une sérieuse mise à niveau de tous les secteurs qui la structurent. Il a estimé, par ailleurs, que la baisse des charges fiscales pourrait inciter les commerçants qui exercent dans l'informel à rejoindre la légalité. Boulenouar a, en outre, annoncé la création de 35 marchés de gros et de 700 de détail avant fin 2008. Dressant un sombre tableau de la profession, il a indiqué, par ailleurs, que sur 17.000 boulangers recensés en 2003, 5000 ont baissé rideau sans compter les 20.000 commerçants qui ont arrêté leur activité. Il ajoutera que sur les 7500 Fast-food enregistrés existant, 120 ont fermé pour défaut d'agrément. Beaucoup d'entre eux sont restés fermés à cause des lenteurs administratives pour la délivrance des documents exigés pour leur réouverture. Par ailleurs, une mauvaise coordination entre les divers services administratifs cause un retard et des «injustices» à leur égard. Les contrôleurs viennent vérifier l'état des lieux avant la date prévue de 45 jours normalement et appliquent la douloureuse décision d'ordonner fermeture des locaux. L'Ugcaa demande, par ailleurs, de participer à des journées d'étude avec les ministères concernés pour organiser le secteur. L'Union avait demandé, par ailleurs, la création d'un Institut de commerce où les commerçants s'initieraient aux rudiments du commerce, du marketing, des relations avec les banques, les contributions fiscales Boulenouar s'est aussi insurgé contre le syndicalisme de «parade» qui nuit à toute activité commerciale. Clamant tout haut qu'il n'y a pas de syndicalisme en Algérie, car ce travail devrait être accompli bénévolement et non pas après détachement des syndicalistes des institutions publiques qui continuent à les payer simultanément. Pour ce qui est des pénuries périodiques constatées, il dira que les statistiques jouent un grand rôle dans la régulation des marchés. Dénonçant une fois de plus l'informel, Boulenouar pointera du doigt les gros bonnets de l'importation qui alimentent ce marché encourageant ainsi cette activité au détriment de la légalité. Le dysfonctionnement de l'administration et le chevauchement des décisions viennent aggraver encore une situation qui aura tout à gagner dans une mise à niveau de tous les secteurs y afférents.