«L'impôt tue l'activité commerciale et favorise l'informel, la fraude, l'endettement et freine l'investissement», soutiennent-ils. «En principe, nous sommes pour la loi de finances complémentaire 2009 car ses mesures vont permettre d'organiser l'importation et d'encourager la production», estime d'emblée, M.Hadj Tahar, porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), aile Maâmar Hantour, avant de relever qu'il «faut revoir le système des impôts car la réglementation en vigueur en matière de fiscalité encourage la fraude fiscale, l'informel, l'endettement des commerçants et freine l'investissement». Trop d'impôts tue l'impôt, selon l'adage. Sur cette lancée, M.Hadj Tahar relève que «l'Etat perd plus de 50% de ses recettes fiscales en raison du coût élevé des charges fiscales». A ses yeux, «l'impôt tue l'activité commerciale et favorise l'informel». Des charges, de plus en plus élevées, endettent les commerçants puisque, selon lui, «plus de 10.000 registres du commerce ont été retirés ces dernières années, plus de 5000 boulangeries ont fermé entre 2003 et 2009 et plus de 20.000 artisans et commerçants exerçant dans l'habillement ont baissé rideau». Par ailleurs, l'impôt freine l'investissement, atteste l'orateur. Dans cette optique, et devant la hausse des charges y afférentes, les commerçants ne sont pas prêts à investir. Le représentant des commerçants a rappelé, au passage, que «le marché algérien comprend 3 millions de commerçants mais seulement 1,25 million sont enregistrés au niveau du Centre national du registre du commerce (Cnrc). Ce qui fait que plus de 1,5 million de commerçants exercent dans l'informel, y compris dans l'importation». Sur un autre registre, le porte-parole de l'Ugcaa propose de revaloriser le concept de développement local en associant les Assemblées populaires communales (APC). «A présent le rôle des APC est purement administratif. Il est temps de leur confier un rôle économique car les supermarchés et les grandes surfaces commerciales traitent essentiellement avec les APC dans l'exercice de leurs activités.» En matière de subvention des produits de première nécessité, le conférencier soutient: «Il n'est pas juste qu'un milliardaire et un simple salarié limité, achètent une baguette de pain au même prix.» Quant à la manière de faire ce transfert de subvention du général au particulier, le conférencier se contentera de dire: «L'Etat aura sûrement la solution adéquate pour réaliser ce transfert.» Revenant à l'anarchie régnant dans le marché des fruits et légumes en l'absence d'instruments de régulation et de surveillance, du moins au plan organisationnel, l'intervenant soutiendra que «c'est cette atmosphère sauvage qui a engendré des prix libres et non administrés». A ce titre, il propose la création d'un réseau de distribution d'envergure nationale, régionale, locale et même de proximité. Et de souligner que ce réseau s'avère plus qu'indispensable pour remettre de l'ordre dans le secteur: «C'est la seule solution pour atténuer l'envolée des prix et absorber l'excédent de la marchandise, induit par le surplus de la production en raison du manque de points de vente.»