Certains candidats n'avancent pas des arguments cohérents et solides à l'appui de leurs promesses électorales. «Le service national à 9 mois, le Smig à 15.000 DA», dixit Mme Mahdjoubi Chalabia du Mouvement pour la jeunesse et la démocratie (MJD), «les problèmes sociaux sont à l'origine des problèmes que vit le pays», est proclamé par le Mouvement de l'entente nationale (MEN). La campagne électorale, qui est entrée dans sa deuxième semaine, a aussi cette année son lot de propositions autant farfelues qu'incohérentes. C'est qu'à l'instar de ces deux petites formations politiques, prises au hasard des déclarations, les candidats à la députation des autres petits partis ou leurs représentants n'avancent pas ou peu les arguments appropriés à l'appui de leurs thèses ou projets. Ils n'expliquent pas aussi comment et où ils vont trouver les ressources financières nécessaires pour réaliser leurs promesses électorales. Seuls les postulants des grosses cylindrées traditionnelles, dotés désormais d'une certaine expérience et s'en tenant à un programme strict de leurs instances supérieures, arrivent à s'en tirer sans gros dégâts en émettant des propositions qui tiennent la route. L'autre handicap des postulants à l'APN réside dans le choix des thèmes de leur campagne. A quelques exceptions près, les discours dans les meetings et autres rencontres de la campagne restent dominés essentiellement par les fléaux sociaux et la violence chronique qui touchent le pays depuis plusieurs années déjà. Il est vrai que le simple citoyen est, lui aussi, préoccupé avant tout par sa sécurité, son niveau de vie et son pouvoir d'achat quotidien. Il y a aussi le faible niveau d'expression et donc de communication d'une grande partie des candidats en lice avec leurs futurs électeurs notamment à travers les médias lourds (TV et radio) qui laisse à désirer. Et pour cause! Plusieurs d'entre eux ont un ton d'élocution inaudible et ne maîtrisent pas comme il le faut, les vecteurs médiatiques, principal support du transfert de leurs messages électoraux. En fait, il est communément admis que ces futurs représentants du peuple n'ont pas beaucoup d'ancrage social, ne vont pas souvent sur le terrain pour écouter leurs futurs électeurs (en dehors des élections) et pratiquement ne cernent pas les problèmes de la société pour leur trouver les solutions adéquates. Résultat: il ne faut pas être un expert en science politique pour conclure à la faiblesse des arguments avancés par ces candidats. Le contexte actuel du pays et la saturation des citoyens par la politique politicienne sont aussi pour beaucoup dans la faiblesse, voire le discrédit, de certains acteurs de cette campagne électorale. Une situation qui explique aussi pourquoi ceux qui pourraient être aptes à faire de la politique, et par voie de conséquence à maîtriser le processus de conduite d'une campagne électorale crédible, se tiennent pour l'instant, à l'écart, refusant de prendre part à ce qui est assimilé à de l'archaïsme.