1400 quintaux de blé sont déjà arrivés au chef-lieu de wilaya. Ils alimenteront les minoteries locales. Des rumeurs rapportant l'existence d'émeutes enflent étrangement ces derniers jours à Ghardaïa. Celles-ci sont souvent rapportées par une certaine presse. Néanmoins, elles sont formellement démenties par les autorités locales et les acteurs des secours qui ne signalent aucun incident notable lors de la distribution de l'aide. «Ces rumeurs persistantes sont le fait d'opportunistes qui tentent de perturber la sérénité des citoyens», tient à préciser le lieutenant-colonel Hakim Chikh, du secteur militaire de Ghardaïa. Ce dernier ajoute que ces «bruits» sont relatifs à une supposée distribution non équitable des denrées à la population sinistrée. «Certes, des cas isolés sont parfois signalés, mais ces derniers sont loin de nuire à l'efficacité des secours!» conclut-il. En effet, et même si le centre de la wilaya de Ghardaïa baigne encore sous une épaisse couche de poussière, l'on s'attelle, jour après jour, à parer au plus urgent. Notamment à assurer la sécurité alimentaire des régions les plus isolées. Ainsi, M.Ali Kader, membre de la cellule de crise et représentant de la direction de l'agriculture, évoque le plan d'urgence mis en place par le ministre de l'Agriculture. Lequel plan est assorti d'un fond spécifique au profit de la vallée du M'zab. Devant l'urgence, 13.000 quintaux de blé sont désormais mis à la disposition des minoteries locales. Dès hier, les premiers 1400 quintaux de blé sont arrivés au chef-lieu de wilaya. Au même moment, le département de l'agriculture a sommé la wilaya d'El Oued de déstocker plus de 600 quintaux de pomme de terre pour satisfaire les besoins de Ghardaïa. Une mesure qui ne pourra que prémunir le M'zab de toutes surenchère et spéculation qui pourraient toucher le prix de ce tubercule «capricieux». Pour l'heure, les responsables locaux de l'agriculture tentent de ficeler le bilan des dégâts occasionnés au secteur agricole. Jusque-là, l'on a déploré la perte de 5030 têtes d'ovins et caprins. Tandis que 1500 petits agriculteurs et éleveurs sont déclarés sinistrés. Sur le front des secours et une semaine après le premier octobre fatidique, les renforts en moyens, notamment militaires, ne cessent d'affluer vers la vallée inondée. Depuis hier, un appui logistique a été assuré par l'ANP. Deux bataillons de l'Armée nationale populaire sont en effet sur le terrain. Ils sont secondés par 1200 éléments de la Gendarmerie nationale. Encadré par l'administration, le corps militaire tente de sortir de l'isolement des palmeraies comme El Ghaba, une région encore embourbée où les engins mécaniques n'ont point encore d'accès. Et c'est à la force des bras et munis de bidons que l'on tente de se frayer un chemin dans ces régions dévastées. Enfin et comme au premier jour, les SMA (Scouts musulmans algériens) à leur tête le commandant Ben Braham, font preuve de dévouement. Leur mission maintenant est d'assister les femmes et les enfants en bas âge, notamment en octroyant le minimum de confort à toutes ces femmes et mamans qui ont perdu toutes conditions de vie intime après avoir vu leurs maisons ensevelies.